Honeywell pousse le turbo
Etre sur tous les fronts du turbo quand on est le plus gros fournisseur mondial de ce type de produits en première monte, apparaît bien naturel. Pourtant, la division rechange du groupe, Garrett, manquait jusqu’alors d’une véritable entité. C’est aujourd’hui chose faite avec la prise en mains du secteur par Clément de Valon qui explique que “depuis 2012, le groupe a mis en place une nouvelle organisation aftermarket qui regroupe le turbo avec la marque Garrett et le freinage avec les marques Bendix-Jurid”. Une organisation dont on a pu mesurer la teneur en voyant les stands sur Equip Auto Algeria, Automechanika Istanbul ou Moscou, trois régions phare du développement en rechange. Il s’agit pour le groupe de se montrer et de permettre, aussi, aux distributeurs comme aux réparateurs d’identifier les marques et de comprendre pourquoi il est important de ne pas acheter des copies. Car, si, dans le freinage, la contrefaçon trouve ses limites, dans le turbo, elle gangrène tous les marchés. La montée en puissance du turbo dans les parcs roulants explique l’intérêt des contrefacteurs comme les petits prix attirent. Mais comme le précise Clément de Valon “l’argent gagné par l’acquisition d’un turbo contrefait ne sera qu’une partie des frais engendrés par les dégâts causés sur le moteur, le lendemain”. Par ailleurs, Honeywell, pour aller dans le même sens, a lancé en début d’année une ligne de turbos remanufacturés “Garrett Original Reman”. Chaque turbo Garrett Original Reman est réassemblé conformément aux spécifications des pièces d’origine et inspecté par rapport aux plans d’origine. Les turbos remanufacturés Garrett sont équipés de pièces d’origine neuves, comme les actuateurs, les roues de compresseur, les paliers, les joints, les joints toriques, les segments d’étanchéité, les boulons et les brides. Avantage supplémentaire pour le client : toute pièce dont les caractéristiques techniques ont été mises à jour depuis son introduction est remplacée par la toute dernière génération.
“Aftermarket player”
Avec 2 500 références de turbos et une marque dont le taux de notoriété chez les réparateurs est excellent, Garrett, il n’aurait pas été futé de ne pas capitaliser sur ces atouts et laisser la concurrence prendre la place. En se voulant un véritable acteur rechange, Honeywell Turbos entend à la fois protéger son marché et soutenir ses distributeurs, déjà largement bien implantés. La première forme que prend ce soutien concerne, comme on l’a dit, la formation de manière à lutter contre la contrefaçon. Informations et formations étant très liées, Honeywell a mené le programme très loin en opérant une mutation de son site Internet, totalement revu, qui sera beaucoup plus tourné vers le réparateur final. C’est ainsi qu’apparaissent des vidéos de montage assez remarquables, et une pléiade d’informations techniques produits. “Le turbo est devenu particulièrement sophistiqué et se trouve désormais dans de plus en plus de véhicules, commente Clément de Valon, ce qui signifie que cela est devenu un élément clé de l’entretien des véhicules”. Pour mémoire, la vidéo phare, qui détaille les moments principaux du montage du turbo, dure près de 10 minutes ! Cette dynamique a particulièrement été bien reçue par les distributeurs, qui réclamaient plus d’outils marketing et de supports de vente. Avec cette entité 100 % aftermarket, Honeywell entend bien dissuader les clients de se laisser tenter par toutes les offres de services de “sociétés qui désossent les turbos pour revendre des pièces ou des turbos plus ou moins bien réparés”. L’idée étant d’offrir le choix, le turbo neuf pour les véhicules de moins de 8 ans et la réparation pour les plus anciens. Quant à la légitimité du groupe en France, par exemple, pas de souci : “Honeywell Turbo Technologies est présent dans l’est de la France, où sont implantés, à Thaon-les-Vosges (88), une usine de production et un centre de recherche et développement. L’usine fabrique des turbocompresseurs pour les véhicules de tourisme à moteur diesel et essence.” Dont acte.