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Distribution

Ital Express élargit son terrain de jeu et vise l’Europe

Publié le 1 décembre 2025
Par Mohamed Aredjal
2 min de lecture
Ital Express confirme son virage européen. Après l’acquisition de Sidexport en Italie, il y a deux ans, le distributeur champenois vient de reprendre Ticino Ricambi en Suisse. Ces opérations permettent également au groupe français d’ajouter une nouvelle corde à son arc : la pièce de carrosserie.
Patrice Claverie, président d’Ital Express, présente à Solutrans les nouveautés de sa marque TTP, développée avec trois distributeurs européens. ©J2R
Patrice Claverie, président d’Ital Express, présente à Solutrans les nouveautés de sa marque TTP, développée avec trois distributeurs européens. ©J2R

L’information a circulé rapidement dans les allées de Solutrans : Ital Express vient de mettre un pied en Suisse italienne. Le distributeur de pièces poids lourds a, en effet, officialisé la reprise de Ticino Ricambi, structure spécialisée dans la pièce de carrosserie. Cette jeune entreprise, très digitalisée, a immédiatement séduit Patrice Claverie, patron d’Ital Express. "C’est une entreprise très dynamique, presque geek dans son approche, qui utilise énormément les outils web", confirme le dirigeant.

Une stratégie d’acquisitions désormais transfrontalière

Ce rachat succède à celui de Sidexport, finalisé un an plus tôt en Italie, à Turin. L’entreprise est également spécialisée dans la pièce de carrosserie pour véhicules légers et utilitaires. Elle dispose d’un entrepôt de 15 000 m² et d’un catalogue avec plus de 25 000 références. Son chiffre d’affaires annuel s’élève à environ 30 millions d’euros.

Avec ces deux opérations, Ital Express accélère la diversification de ses activités tout en se lançant à l’international. "Notre objectif est de transformer une PME française en petit groupe européen", confie Patrice Claverie.

Ces intégrations ouvrent d’ailleurs des pistes de synergies, notamment sur la logistique. Ital Express vient, à cette fin, de nommer un responsable supply chain afin d’améliorer les flux entre fournisseurs, entrepôts et clients. "La supply chain ne peut pas se piloter uniquement avec une vision financière. Il faut aussi une vision client et marché", précise le dirigeant.

Ital Express développe sa MDD

En plein développement à l’export, la société tricolore peut également s'appuyer sur une dynamique positive dans l’Hexagone. Après une année 2024 délicate, l’exercice en cours s’est révélé plus favorable même si la conjoncture reste tendue, souligne Patrice Claverie. "La filière transport est fragilisée et on observe une disparition progressive des petits transporteurs."

Dans ce contexte, le distributeur a axé sa stratégie commerciale sur l’expansion de sa marque privée TTP (Truck Trailer Parts), développée avec trois distributeurs ibériques et italiens. "Ensemble, nous devenons significatifs. On essaie d’être plus petits, mais plus flexibles et plus malins", glisse Patrice Claverie. Mais ce dernier reste prudent et limite cette MDD à quelques lignes de produits de consommation courante.

Cette approche pragmatique paraît d’autant plus opportune que certaines activités du groupe restent fluctuantes. C’est le cas de la vente de pièces pour engins de motoculture et agricoles via Anjou Diffusion (racheté en 2020) et DPM (2023), qui reste très dépendante des conditions météo. "En juin et juillet, nous avons bu la tasse. Mais cela fait partie du métier : il y a des années très bonnes et d’autres un peu moins", rappelle le dirigeant.

Une indépendance revendiquée

Face à ces aléas, Ital Express entend accélérer la structuration de son outil logistique. Le groupe souhaite notamment moderniser son site de Châlons-en-Champagne (51), avec des développements informatiques destinés à accélérer la préparation de commandes et raccourcir les délais d’approvisionnement.

Des projets ambitieux pour le distributeur qui devrait franchir cette année le seuil symbolique des 100 millions d’euros de chiffre d’affaires. Malgré cette croissance dynamique, Patrice Claverie ne voit pas l’intérêt de s’adosser à un groupement ou à une centrale internationale dans la phase actuelle. "Nous sommes droits dans nos bottes. Nous avons notre stratégie, et pour l’instant, nous n’avons besoin de personne pour la mener", conclut Patrice Claverie.

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