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Distribution

Le véhicule électrifié sonnera-t-il le glas de la distribution de pièces de rechange ?

Publié le 27 avril 2018
Par Mohamed Aredjal
2 min de lecture
Le développement du véhicule électrifié ne sera pas sans conséquence sur le marché de l’après-vente. Selon le cabinet Deloitte, la baisse des ventes de pièces attendue avec ces motorisations - en particulier avec l'électrique - devra être compensée par une meilleure fidélisation client et la création de services additionnels.
Dans sa dernière étude, Deloitte identifie les thématiques qui permettront à l’ensemble des acteurs de l'après-vente d’être prêts aux évolutions de demain.

 

La hausse des ventes de véhicules électriques risque de bouleverser, à terme, la structure du marché de l’après-vente. C’est du moins l’une des conclusions d’une étude du cabinet Deloitte portant sur les prochaines grandes tendances de l’aftermarket automobile. Dans ce rapport, les analystes du cabinet de conseil se sont notamment attachés à analyser les conséquences de l’évolution du parc roulant sur les besoins en pièces de rechange. Et le moins que l’on puisse dire, c’est que leurs prévisions ne sont pas très encourageantes.

S’il dément le scénario annonçant un "abandon effréné" des véhicules à combustion pour les motorisations électriques, le cabinet estime que les consommateurs devraient opter de plus en plus pour ce type de modèles. Deux facteurs devraient notamment contribuer à leur démocratisation : une baisse des coûts de possession ainsi que la multiplication de réglementations incitatives. Résultat : d’ici à 2030, les voitures hybrides et électriques devraient représenter 46 % des ventes de VN en Europe.

50 à 70 % de baisse sur le panier pièces   

Ce changement annoncé du parc roulant ne sera pas sans conséquence sur l’activité des ateliers. Primo : la technicité de ces véhicules devrait, selon Deloitte, donner un avantage concurrentiel aux constructeurs. Pour une majeure partie des consommateurs, les réseaux de marque risquent en effet d’apparaître comme les plus à mêmes de maîtriser le corpus technique nécessaire à l’entretien et à la réparation de ces motorisations. "L’exemple le plus probant est la difficulté liée au stockage et au transport des batteries", précise Deloitte.

Autre élément à prendre en compte : comparativement aux moteurs thermiques, les blocs électriques disposent de 30 % de pièces en moins, en particulier des organes d’usure. Selon le cabinet d'audit et de conseil, plusieurs constructeurs ont déjà évalué un impact négatif de 50 à 70 % sur le panier moyen de dépenses annuel avec ces véhicules. Faut-il y craindre dès lors une baisse notable de l’activité des ateliers ? Pas nécessairement selon Deloitte qui estime que cette baisse des ventes de pièces sera compensée par la "rétention client et les services additionnels".

Afin de maintenir leurs parts de marché, les différents acteurs du marché de l’après-vente devront élargir leurs sources de revenus. Dans cette optique, l’essor de la connectivité représente une opportunité pour ces derniers de créer de nouveaux services. "En proposant des packages de services à leurs clients, les constructeurs pourront générer des revenus aux kilomètres bien plus importants", note le cabinet. Un véritable changement de paradigme que devront nécessairement adopter les réseaux de marques et leurs opérateurs de l’IAM.

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