Les Adas au cœur de Garage Expo Lens

Le salon Garage Expo, organisé par Alliance Automotive, s'est tenu jeudi 19 octobre 2023 à Lens (62). Ces trois dernières années, le groupe avait pris l'habitude d'organiser plusieurs évènements dans le nord de la France. Il a décidé de réunir ses forces vives cette année au stade Bollaert-Delelis de Lens pour un salon de plus grande envergure. "On souhaitait un salon plus fort, plus impactant. Ce lieu magnifique s'y prête parfaitement", confirme Robby Vandenberghe, directeur secteur nord PL du groupe. Près de 1 000 visiteurs étaient attendus sur la cinquantaine de stands d'équipementiers présents.

De nombreuses nouveautés ont été dévoilées, toujours dans une démarche de progression vers les nouvelles technologies. Ainsi, les réparateurs pouvaient assister à des démonstrations de perceuses et autres boulonneuses connectées de Milwaukee, partenaire récent d'Alliance Automotive. Plus loin, des représentants de Ravaglioli présentaient leur nouveau modèle de pont spécial voiture électrique, avec des bras en angle droit pour dégager l'accès aux batteries. Outre ces nouveautés, le calibrage des Adas était au cœur de toutes les discussions. "Nous allons vers une transition de tous les garages à cette technologie", souligne Robby Vandenberghe.

Réticence face aux Adas

Les Adas (advanced driver assistance systems), ou aides à la conduite, sont quasiment présentes chez tous les constructeurs. Ces aides peuvent être passives ou actives et nécessitent de fonctionner parfaitement. Mais un impact sur le parebrise ou un accrochage suffisent à dérégler ces pièces de technologie très sensibles. Il faut alors les recalibrer afin que l'automobiliste puisse conduire en toute confiance.

Du côté des réparateurs, présents en grand nombre au Garage Expo de Lens, la réparation de ce système inquiète : "Les contraintes des Adas nous font peur, la plupart d'entre nous envoie la voiture dans des ateliers constructeurs, on ne veut pas prendre cette responsabilité". Certains des mécaniciens présents ont plus de 40 ans de métier, et la réparation de ces technologies reste difficile à appréhender. Ils constatent en grande majorité : "Le métier de mécanicien est bouleversé, les techniques changent complètement mais les apprentissages ne suivent pas… Les jeunes apprennent encore à changer des joints de culasse sur des Saxo".

Investissement et accompagnement

Il n'y a pas que la complexité de l'exercice ou le devoir de résultat qui les effraient. Chaque constructeur dispose son propre protocole de calibration, une cible ou deux, statique ou dynamique… Et les outils de calibrage universels composées d'une TV en lieu et place des cibles commencent tout juste à voir le jour. Le prix de l'outil, s'élevant à plusieurs milliers d'euros, peut aussi refroidir et les retours sur investissement sont encore faibles.

Un garagiste Précisium d'un village proche de Beauvais raconte : "Avec les confrères aux alentours, on se prête des outils moins chers que l'on utilise plus souvent. Pour le système de calibrage des Adas, on va au garage constructeur voisin pour réaliser l'opération. L'investissement aurait été trop important pour que les quatre garages de la ville en possèdent un".

AAG vante les vertus de son réseau

C'est justement pour accompagner les MRA face à ces nouvelles technologies qu'Alliance Automotive promeut son concept Top Garage. Un mécanicien affilié à l'enseigne nous confirme cette impression. Du matériel d'atelier de pointe fourni par le réseau, à la visibilité qu'apporte le référencement dans leur site, les avantages liés à ce système lui semblent nombreux. S'il avoue ne pas être encore décidé à réaliser des prestations de calibrage, alors que l'âge de sa retraite approche, il a néanmoins participé avec curiosité à toutes les formations proposées par le réseau Top Garage/Carrosserie pour les réparations des nouvelles technologies.

Le groupement est accompagné dans cette démarche par de nombreux équipementiers, qui n'hésitent pas à se déplacer chez leurs clients pour les accompagner dans la mise en place et l'utilisation de leurs machines d'atelier. Puisque la technologie ne fait que progresser, les équipementiers et les distributeurs ont compris que seul l'accompagnement des réparateurs permettra l'évolution de leurs compétences. Comme l'a précisément dit l'un d'entre eux : "Lors de ces salons, les rôles s'inversent et les équipementiers ont la pression de nous convaincre ".