Plomb recyclé : des craintes de pénurie
"Il y a des alertes sur la disponibilité du plomb en Europe." Étienne Gyongyosi, chef de produits batteries de Bosch France, interpelle sur les risques de déficit pour cette matière si indispensable à la fabrication des batteries. On ne parle pas ici de tous les types de plomb, mais du plomb recyclé. Issu de batteries usagées, celui-ci répond à 100 % aux exigences techniques pour la fabrication d'une batterie neuve, avec un prix adapté.
Vers un déficit de 160 000 tonnes de plomb ?
Or, selon le chef de produit, "les capacités de recyclage se sont affaiblies en Europe". Il poursuit : "Il y a eu des faillites de sociétés de recyclage en Italie, des inondations en Allemagne qui ont anéanti des sites de recyclage qui peinent à redémarrer… Il y a un risque de déficit d'environ 160 000 tonnes de plomb pour fournir l'industrie de fabrication des batteries automobile sur le marché européen, ce qui représente environ 15 millions de batteries."
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Cédric Jorant, directeur général de Clarios France, se veut clair sur les conséquences : "Cela a obligé certains fabricants à aller chercher du plomb neuf, qui coûte plus cher." Cela ne favorisera donc pas une baisse de prix des batteries. Clarios fait cependant partie des fabricants disposant de leurs propres usines de recyclage, qui continuent de tourner.
Le plomb, pour combien de temps encore ?
Idem pour Ecobat, qui s'affiche comme premier recycleur de batteries. "Nous ne voyons pas cette pénurie. La partie recyclage reste très considérée chez nous", affirme Vincent Hego, directeur général d'Ecobat Battery France.
Recyclé ou non, le plomb employé dans l'industrie automobile reste limité à la batterie auxiliaire 12 V. Pour combien de temps encore ? "Cela dépend de l'évolution des normes. La réglementation risque un jour d'interdire totalement le plomb dans la fabrication des véhicules. Le moment venu, nous saurons fabriquer autre chose, les autres technologies de batteries étant maîtrisées", conclut Étienne Gyongyosi.