Rétrofit Renault : l’avenir de la collection ?
L’électrification des véhicules des constructeurs français progresse doucement, mais sûrement. Celle de leurs aînés est cependant assez inattendue. C’est ce que Renault a pris le parti de faire en s’associant au spécialiste français du rétrofit, R-Fit. Leur cible toute désignée étant les modèles citadins des années 1960 aux années 1990, avec des collectors : 4L, R5 et Twingo.
En février 2023, la marque au losange a reçu l’homologation pour rétrofiter l’emblématique 4L. La voiture française la plus vendue au monde, avec près de huit millions d’exemplaires, a dorénavant la possibilité de passer au tout électrique.
Depuis septembre, c’est au tour de la Renault 5, dont la commercialisation fut aussi un réel succès, de passer à la pile. Le constructeur ne compte pas s’arrêter sur sa lancée puisque le swap à l’électrique devrait bientôt être proposé sur la Twingo de première génération, qui sillonne encore régulièrement les villes de l’Hexagone.
Une technique encore onéreuse
Le kit rétrofit 100 % électrique se fait sur la base d’une voiture en bon état général, n’ayant absolument aucun soucis mécanique et répondant aux critères de sécurité. La boîte manuelle quatre vitesse originelle du modèle est conservée, et tous les éléments thermiques (moteur, circuit de carburant, échappement… ) sont supprimés. Le moteur électrique brushless synchrone est directement raccordé à la boîte de vitesse, et les batteries LiFePo sont disposées de telle manière que la répartition des masses reste cohérente au modèle d’origine.
Avec une charge complète en 3h30, la voiture atteint une autonomie maximale de 80 km. La conversion coûte aux alentours de 15 900 euros TTC, selon la prime à la conversion accordée.
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Il est encore trop tôt pour connaître le nombre de Renault de collection qui a été rétrofité depuis début 2023, mais le prix semble déraisonnable au vu du prix de ces modèles. Selon LVA, la cote des R4 et R5 en bon état varie entre 3 000 et 6 000 euros, quant à la Twingo, elle est encore à mi-chemin entre l’occasion et la youngtimer et se négocie rarement plus de quelques milliers d’euros.
In fine, en dehors du rapport prix/kilomètre exorbitant, installer un moteur coûtant plus de trois fois le prix de la voiture pour des performances moindres sonne comme une hérésie. Au vu du nombre relativement faible de sorties effectuées par ces véhicules de collection chaque année, il y a de quoi se demander si une telle installation fera des adeptes.