Steco repart en conquête
Les deux artisans du projet se nomment Bruno Manta et Jean-François Leroy. Le premier, bien connu pour son franc-parler et sa détermination, exploite notamment plusieurs affaires de démolition automobile, une société de dépannage, et avait fait du bruit, il y a deux ans, en rachetant 31 centres-autos FAP à la famille Brillet. Pour sa part, Jean-François Leroy est un distributeur d’envergure de la région nantaise et un spécialiste batterie. Les deux associés ont racheté les actifs de la société, soit la marque Steco et le site de production d’Outarville (45) à la barre du tribunal, en 2013, après la liquidation définitive de l’entreprise. Puis ils se sont adjoint les services d’un jeune talent de la rechange indépendante, Jérôme Habsieger, qui a fait ses armes chez Valeo, Delphi ou encore Corteco. C’est à lui que revient aujourd’hui la lourde tâche de relancer Steco Power sur le marché français, avec un positionnement nouveau et en capitalisant sur une marque française, même si les produits ne seront pas “Made in France”. Un choix de pur négoce, assumé par la nouvelle direction, tant l’outil d’Outarville est devenu obsolète. Les batteries seront donc finalement sourcées auprès de trois et bientôt quatre fournisseurs étrangers, mais européens. Du coup, Steco dispose d’un site en région centre, à Outarville, tout indiqué pour devenir une plate-forme logistique de nature à alimenter toute la France en batteries, avec 30 000 m2 couverts, permettant d’accueillir jusqu’à 150 000 batteries.
Et c’est là que se situe la principale innovation du nouveau Steco, qui souhaite apporter à ses clients un service différent. “Nous ne voulons pas imposer à nos clients de grosses commandes, complexes à stocker et présentant une forte immobilisation financière, sur des produits périssables de surcroît. Ainsi, grâce à notre stock basé dans le Loiret, nous livrerons nos partenaires par petites quantités, mais plus souvent, avec beaucoup de réactivité, dans les quarante à soixante-douze heures maxi. Il me semble que c’est à nous de supporter les coûts de stockage”, affirme Jérôme Habsieger.
Un positionnement clair
Le marché de la batterie (VL + PL) représente environ 6 millions d’unités annuelles. Il se répartit à 25 % en rechange constructeur et à 75 % en IAM. Sur cette part, les distributeurs stockistes font environ 1,7 million de batteries, quand les centres-autos et fast fitters représentent 1,9 million d’unités. Enfin, les GMS vendent encore 700 000 batteries par an. En termes de marques, 75 % des volumes sont drainés par des MDD. Ainsi, Steco Power ambitionne clairement de se positionner en alternative à ces MDD. Grâce, tout d’abord, à une marque toujours connue et reconnue chez les professionnels. Mais également en affichant des tarifs 20 à 30 % inférieurs à ceux des acteurs Premium du secteur, soit comparables à une MDD, tout en présentant des gammes bien plus larges ! Sur le marché du VL, Steco propose notamment 27 références de batteries pour les véhicules bénéficiant d’un niveau d’équipement standard (gamme bleue) et couvre 99 % des besoins du marché, contre une douzaine de références côté MDD pour une couverture de 90 %. Par ailleurs, les gammes Premier et Stop & Start (EFB et AGM), viennent compléter l’offre pour les véhicules équipés d’équipements énergivores, là où les marques MDD n’offrent aucune réponse. Enfin, Jérôme Habsieger nous a confié l’arrivée imminente des batteries deux roues, puis des batteries de loisirs, à décharge lente (camping-cars, bateaux…) dans la gamme Steco. Avec tous ces atouts, Steco Power ambitionne de vendre 200 000 batteries en 2015. Nous lui souhaitons une longue route !