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Distribution

Technic Pièces Auto cultive professionnalisme et humanité

Publié le 17 juillet 2023
Par Romain Baly
4 min de lecture
L'entreprise de distribution drômoise, fondée il y a 24 ans, est une institution locale aussi respectée pour son savoir-faire que pour ses valeurs. Écrite par Didier Fournier, l'histoire de cet adhérent ID Rechange se poursuit à présent avec une nouvelle direction, issue de l'équipe actuelle. Un passage de témoin savamment préparé pour voir Technic Pièces Auto (TPA) perdurer.
Technic Pieces Auto
Le 1er janvier 2023, Didier Fournier (à gauche) a cédé la présidence de TPA à Mickael Lafont (à droite). ©Technic Pièces Auto

Plutôt du genre à fuir la lumière en dépit d'un caractère bien trempé, Didier Fournier devra forcer sa nature pour venir sur la scène des Grands Prix de la Rechange 2023, le 13 juin prochain, récupérer le Prix du Distributeur Entreprise décerné à Technic Pièces Auto (TPA). Le dirigeant le fera de bon cœur, ne serait-ce que pour ses équipes.

Cette distinction est importante et elle fait plaisir. Surtout pour la trentaine de personnes qui font tourner cette entreprise. Certaines sont là depuis 15, 20 ans, voire depuis le début. C'est l'occasion de valoriser leur travail.

Le dirigeant n'est pas avare de compliments à leur égard. Il sait que la réussite de TPA doit beaucoup à son engagement, mais aussi à celui de toutes celles et ceux qui l'entourent au quotidien. Et c'est peut-être aussi grâce à la solidité et la fidélité de ce socle humain que le distributeur a tracé son sillon. Entre 1999 et 2023 finalement, peu de choses ont changé.

À la fin des années 90, après avoir fait carrière comme commercial chez des équipementiers, Didier Fournier ambitionne de voler de ses propres ailes et se retrouve presque par hasard dans la Drôme.

"J'habitais dans la Sarthe et je cherchais une opportunité, mais sans succès. Dans le même temps, Jean-Louis Bégard (ex-patron de Safa devenu ID Rechange), que je connaissais déjà, voulait reprendre une affaire à Bourg-lès-Valence. L'un dans l'autre, on s'est entendu, et c'est comme ça que l'histoire de TPA a démarré ici", retrace-t-il.

Les apparences sont parfois trompeuses

Ici, c'est donc avenue de Verdun, dans cette commune accolée à Valence, d'où la société n'a jamais bougé, y occupant un premier local avant d'emménager dans un second situé sur le trottoir d'en face, le premier ayant été transformé en un atelier de rectification moteur. De prime abord, le lieu ne paie pas de mine. Une voie en sens unique, à l'écart de l'agitation urbaine, sans parking…

"C'est l'impression que tout le monde a la première fois ! rigole Didier Fournier, mais c'est pourtant un site stratégique car on reste en plein cœur de ville avec beaucoup de petites rues permettant d'aller dans toutes les directions possibles."

À l'intérieur, on s'affaire au comptoir. Les téléphones n'arrêtent pas de sonner, les collaborateurs ne chôment pas, mais l'ambiance reste légère et bon enfant. Les blagues fusent, y compris pour le patron qui en prend pour son grade. Une "photo" qui dit tout de TPA, à qui la formule "travailler sérieusement sans se prendre au sérieux" va comme un gant. Passé le comptoir, il y a des pièces, beaucoup de pièces…

Une véritable signature pour la société, relevée par l'un des membres de notre jury : "TPA a une vraie culture du métier de distributeur. Ils sont fidèles, travaillent bien les gammes et stockent comme peu d'autres." Didier Fournier abonde : "C'est juste. Ça remonte à nos débuts. Pour se faire une place sur ce marché, il fallait avoir de la pièce. C'est comme ça qu'on a réussi à fidéliser nos clients, car c'est un service qu'on leur offre."

Concentré sur les fondamentaux

Cette notion de service dépasse d'ailleurs le simple cadre de la pièce. Le distributeur propose par exemple des pièces techniques depuis très longtemps. Il a aussi été l'un des premiers en France à promettre des livraisons en H+1 – "On nous avait pris pour des fous !", bien avant que cela devienne la norme.

Il a enfin su investir pour ses partenaires en déployant, dès 2006, un service d'assistance technique avec deux spécialistes qui interviennent sur site avec leur véhicule et différents appareils de diagnostic. En revanche, Didier Fournier s'est toujours refusé à céder aux sirènes de la diversification à tout-va. Pas de pneumatiques, de peinture ni de matériel de garage au catalogue de TPA, qui se concentre uniquement sur le marché des véhicules légers. Un choix courageux et assumé.

"Faire toutes ces activités en plus impliquerait beaucoup de développements annexes pour être bien assumées. Je pense qu'on ne peut pas être bon partout, et je pense aussi que tout repose sur les équipes. Ce sont d'abord les compétences qui guident ces choix."

C'est précisément pour cette raison que le dirigeant n'a jamais voulu ouvrir d'autres magasins, considérant que le savoir-faire humain ne se dupliquait pas. À défaut, il a choisi en 2016 de créer un dépôt à Saint-Sauveur-de-Montagut pour couvrir l'Ardèche. Une mini-plateforme qui porte ses fruits.

Un successeur chevronné

Aujourd'hui, Didier Fournier est un dirigeant heureux. Soulagé, aussi. Car l'histoire de TPA va se poursuivre. Sans lui, mais avec une direction choisie. Le passage de témoin s'est amorcé il y a six ans et demi.

Un jour, l'un des gars me dit : « Mais dis donc, qu'est-ce qui va se passer quand tu auras pris ta retraite ? » Dans la mesure où mes enfants ne sont pas dans cette filière, c'est comme ça qu'on a commencé à en discuter entre nousdétaille-t-il.

En 2016, 40 % du capital a été repris par cinq salariés, puis les 60 % restant au 1er janvier 2024. Et si Didier Fournier a prévu d'assurer une transition d'ici là, il a d'ores et déjà vu Mickael Lafont lui succéder à la présidence. Une sacrée promotion pour le nouveau dirigeant, qui est entré chez TPA il y a deux décennies pendant ses études, avant d'y gravir toutes les marches.

"Mickael est hyper crédible, hyper compétent et il est légitime vis-à-vis des fournisseurs", complète Didier Fournier. Pour ce dernier, l'heure de la retraite a donc presque sonné. Sans regret ni nostalgie pour ce passionné de moto et de périples en 4×4. "Il y a un temps pour tout. Un temps pour travailler, et j'ai travaillé dur pendant des années, et un temps pour profiter de la vie", conclut-il.

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