TR 2020 : Essai transformé pour Automax Nord-Est
Un an après le sacre d’AFP (Alternative Autoparts, Gennevilliers), c’est au tour d’Automax Nord-Est de se voir décerner le Prix de la Plateforme par notre jury. Un choix guidé par la qualité de son management et de sa stratégie. “Pour les équipementiers, c’est une valeur sûre. Les cartes portées sont développées à fond”, explique un premier membre. “Ils sont en ligne avec ce qu’on attend d’une plateforme”, souligne un deuxième. “Ce sont des gens agréables, fidèles, pas tordus avec les concurrents”, juge un dernier.
Autant de compliments que Didier Hubert, patron du groupe éponyme plus connu sous le nom d’Autodistribution Thomé, et Gérald Delhaye, à la tête du site depuis son ouverture, reçoivent avec plaisir. “C’est flatteur d’avoir la reconnaissance de la profession”, apprécie le premier, qui avait déjà reçu les honneurs des Trophées de la Rechange en 2017 avec le titre de Distributeur Groupe de l’année.
Se développer oui, mais pas de façon agressive
Cette distinction vient aussi récompenser le choix d’un patron visionnaire qui, trois ans avant qu’Autodistribution n’achète ACR Group (2014) et que les plateformes régionales ne deviennent la norme, a doté son groupe d’un tel outil. Et si bien des innovations émanent de lui, celle-ci est à mettre au crédit d’un confrère. “C’est Bernard Farsy qui m’a donné cette idée. Dans les années 2000, il a lancé à Marseille sa propre plateforme et je voyais bien que c’était un véritable atout pour lui.”
Le concept est tellement bon que Didier Hubert s’entend avec le distributeur phocéen pour lui emprunter le nom et le logo. Ainsi naît en 2011 la plateforme Automax Nord-Est. Installée à Thionville, elle doit faire face à une concurrence pas aussi exacerbée qu’aujourd’hui, mais déjà bien installée. Qu’importe, son patron sait qu’il y a une place à prendre. Entre ses propres affaires (Thomé représente un CA d’environ 70 millions d’euros avec 20 points de vente sur les départements du 54 et du 57) et le potentiel de jobbers à saisir, Didier Hubert est convaincu de sa réussite.
C’est flatteur d’avoir la reconnaissance de la profession”
Le stock, aujourd’hui riche d’environ 30 000 références d’une valeur d’un million d’euros (plus 500 000 euros de dépôt), comprend à la fois des marques premium et des marques plus compétitives pour pouvoir toucher les deux canaux visés. En très peu de temps, l’affaire tourne bien. Dès 2016, pour optimiser le fonctionnement, décision est prise de relocaliser la société à Metz, à proximité de l’A4 et de l’A31. L’endroit est aussi symbolique puisqu’au siècle dernier, c’est dans ces mêmes locaux que André et Jean-Paul Hubert, respectivement grand-père et père de Didier, avaient installé le siège de leur groupe.
Après avoir enchaîné les croissances à deux chiffres pendant quatre à cinq ans, Automax a su trouver son
rythme de croisière avec un CA d’un peu moins de 6 millions d’euros. Preuve que la plateforme a réussi à prospérer et à conquérir d’autres clients que ceux de sa maison mère : seulement 20 % de son activité est liée à Thomé. Une si belle plateforme était-elle amenée à poursuivre sur ce rythme ? Assurément, non. Didier Hubert est bien décidé à ouvrir un troisième chapitre. Reste à savoir comment.
Appel du pied
Avoir été mis en concurrence frontale avec ACR a toujours déplu au dirigeant. Ceci étant, il ne souhaite pas faire les choses n’importe comment et refuse de développer une stratégie agressive. L’Alsace l’intéresse au plus haut point, mais il ne s’imagine pas y aller tout seul, par respect pour ses confrères qui gravitent sur cette zone. “On en parle un peu, mais ce n’est pas simple. De toute évidence, quand ils seront prêts, nous serons toujours là”, étaye-t-il.
Nancy et la Lorraine peuvent être une solution de repli. Cela permettrait de faire du H+4 ou H+2 sur la zone tout en se développant encore plus à l’Est et donc de se rapprocher de l’Alsace. Quoi qu’il en soit, Didier Hubert est déterminé à atteindre son but. Reste à savoir quand.