Un nouvel avenir se dessine pour Faral
L’avenir semble s’éclaircir pour Faral. L’entreprise spécialisée dans la reconstruction de moteurs, culasses, boîtes de vitesse et turbos avait été placée en liquidation judiciaire début 2020 par son ancien dirigeant, Eric Hunaut. Ce dernier avait également cédé, quelques temps auparavant, l’activité turbos, qui n’était plus rentable.
Un appel d’offres manqué
C’est finalement Hubert Pothier, qui avait intégré l’entreprise en 2018, et Sébastien Le Rendu, qui ont repris la société. "Après 20 ans de carrière chez PSA à Rennes, puis un passage chez Chéreau en tant que directeur de production, j’ai été appelé en 2018 par Eric Hunaut pour faire passer l’entreprise Faral du monde artisanal au monde industriel. Et également pour répondre à un appel d’offres de PSA pour la sous-traitance des moteurs et boîtes de vitesses", se souvient Hubert Pothier, aujourd’hui président de Faral Automotive.
Avec un budget de 400 000 euros, Hubert Pothier réorganise et restructure Faral en mettant en place de nouveaux process industriels. "Avec des flux optimisés, nous avons réussi à gagner entre 30 et 40 % du temps gamme de la fabrication des moteurs, ce qui a nous a permis de réduire de 20 à 30 % nos prix de vente. Nous étions donc plus compétitifs pour répondre à l’appel d’offres. Malheureusement, notre candidature n’a pas été retenue".
Dans le même temps, l’entreprise continue de perdre de l’argent à hauteur de 100 000 euros par mois : Eric Hunaut dépose donc le bilan. Hubert Pothier et Sébastien Le Rendu préparent alors un dossier de reprise, en conservant 50 des 62 salariés. Ce dernier est validé par la Chambre de commerce fin février 2020 et la vente est actée le 13 mars, veille du confinement !
Aujourd’hui, Faral est spécialisée dans l’économie circulaire, avec le reconditionnement de moteurs, boîtes de vitesse et culasses. L’entreprise a bien évidemment connu une forte baisse de chiffre d’affaires compte tenu de la crise sanitaire mais son dirigent se veut optimiste :
Aujourd’hui l’entreprise est de nouveau rentable, on est à l’équilibre, voire un peu plus. En 2019, nous avions produit 1 600 moteurs et 1 400 boîtes de vitesses. En 2021, nous espérons atteindre 2 000 moteurs et 1 600 à 1 800 boîtes de vitesses "
Une stratégie basée sur 3 piliers
Pour ce faire, Faral a basé sa nouvelle stratégie sur le triptyque : qualité, prix et disponibilité. "Nous avons énormément travaillé sur la qualité, en l’augmentant de 30 à 40 %. Nous travaillons aussi sur le lead time, sur l’optimisations des stocks, pour continuer à baisser nos prix de vente (qui sont déjà réduits de 30 %). Pour cela, nous optimisons le sourcing de pièces et l’industrialisation des process", étaye Hubert Pothier. Le spécialiste de l’échange standard se targue en effet d’avoir aujourd’hui des stocks travaillés en Kanban (méthode visant à améliorer la production en se basant sur le juste-à-temps et sur des processus évolutifs, ndlr) pour que la quasi-totalité des demandes clients soient disponibles immédiatement. Ainsi, les délais vont de 48 à 72 h.
Pour ses clients, la stratégie reste la même : Faral travaille uniquement avec les distributeurs, à l’instar d’Alliance Automotive ou d’Autodistribution, et non pas en direct avec les garages. "Notre objectif est aujourd’hui d’aller renégocier avec eux les volumes annuels", ajoute-t-il.
Vers les moteurs bio gaz
Côté communication, l’entreprise souhaite mettre en avant son engagement en faveur de l’environnement et du made in France. Faral a ainsi investi dans des machines qui divisent la consommation d’eau par 10, ainsi que dans des peintures désormais sans solvants. En outre, la société, cherche à se diversifier et vient de signer un partenariat avec une start-up toulousaine, qui transforme les moteurs diesels en moteurs à bio GNV. Avec ce brevet, les moteurs ne polluent plus et permettent à certains véhicules de retrouver une vignette Crit’Air1.
"L’idée est d’adapter ce brevet, pour reconditionner ces moteurs et les proposer à des entreprises comme Transdev, qui s’occupe du transport de personnes à mobilité réduite dans les villes. Les véhicules utilisés par Transdev coûtent très chers car adaptés aux handicaps, l’idée est de pouvoir leur proposer ces moteurs pour réduire les coûts et qu’ils continuent à avoir accès aux centres villes. Transdev a commandé deux prototypes pour 2021, si l’essai est concluant, nous pourrions le déployer sur toute leur flotte. Nous travaillons aussi avec Keolis pour développer aussi cela sur des bus", se réjouit-il.