Christophe Rollet (Point S) appelle à un nouveau modèle économique
Christophe Rollet ne décolère pas ! Réagissant à l’annonce de la fermeture de l’usine Bridgestone de Béthune, le directeur général de Point S s’est insurgé contre les justifications du manufacturier, qui mettait en cause la concurrence chinoise pour expliquer l’arrêt de son site de production. Et pour cause : en raison du poids historique de Michelin, le marché français n’a jamais été très favorable aux marques low cost.
"Les manufacturiers évoquent également la concurrence des pneus chinois sur le marché français. Chez Point S, nous n'en vendons pas ! Le marché du pneu en France est un marché majoritairement premium, les pneus chinois low cost ne représentent pas la majorité des volumes écoulés, pas de quoi ébranler des leaders du secteur", rappelle Christophe Rollet.
Si les pneus chinois peinent à s’imposer sur nos terres, la demande reste, en revanche, forte pour les marques premium. A tel point que Point S éprouve de réelles difficultés à s’approvisionner auprès de ses fournisseurs.
"Parmi les principales raisons avancées par les manufacturiers : une surproduction et la concurrence chinoise. Ces arguments ne sont pas valables ! En effet, les manufacturiers évoquent des surcapacités de production. Il y aurait des milliers de pneus en stock qui ne trouvent pas de clients... Ce n'est pas la bonne raison ! Chez Point S, qui achètent des millions de pneus par an, nous avons au contraire du mal à nous faire livrer, et nous ne sommes pas les seuls. Il y a sans cesse des pénuries de pneus chez les fabricants de pneus premiums, notamment depuis début 2020", ajoute Christophe Rollet.
Une politique fiscale plus juste
Pour ce dernier, ce mal est ailleurs. Selon le directeur général de Point S, les difficultés des industriels sont essentiellement liées à la politique fiscale nationale qui pèserait sur les sociétés. "Les entreprises sont étouffées par la pression fiscale, que ce soit sur les charges salariales ou l'impôt sur les sociétés qui n'est toujours pas au taux promis ! Le taux d'imposition est beaucoup trop élevé et empêche les entreprises d'investir, d'embaucher, de mieux rémunérer... ou de sauver des emplois. Les manufacturiers ne vont pas réduire leur production, ils vont la délocaliser dans des pays, pas forcément très éloignés, pour réduire leurs coûts", insiste-t-il.
Dans ce contexte, Christophe Rollet plaide donc pour un "nouveau modèle économique" favorisant une pression fiscale moins forte au profit de l’investissement et de la redistribution salariale.