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Contrôle technique

L’accidentologie en milieu urbain étudiée par Dekra

Publié le 26 juin 2014
Par Romain Baly
3 min de lecture
Comme chaque année, le spécialiste du contrôle technique a présenté son dernier rapport sur la sécurité routière en tentant d’analyser, cette fois-ci, les facteurs accidentogènes dans les grands centres urbains.
Clemens Klimke, responsable de la division automobile de Dekra.

Trop longtemps laissé en jachère par les pouvoirs publics, les constructeurs automobiles et tous les acteurs du secteur, le “chantier” de la sécurité routière a considérablement évolué depuis le début des années 90. Les statistiques du Care (la base de données de la Commission européenne) le prouvent et montrent ainsi que la mortalité sur les routes d’une UE comprenant tous ses membres actuels excepté la Croatie est passée de 78 426 en 1991 à 28 136 en 2012, soit une baisse de 64 % en près de vingt ans. Sauf que derrière ce bilan général plutôt flatteur, se cache une situation au cas par cas plus compliquée. Comme elle le fait chaque année depuis 2009, la multinationale allemande dirigée par Stefan Kölbl a publié son rapport annuel sur la sécurité routière en ciblant, cette année, son étude sur la “mobilité urbaine”. Une étude motivée par le fait que c’est encore dans les centres urbains qu’ont lieu la plupart des accidents de la route. Un phénomène que le responsable de la division automobile de Dekra, Clemens Klimke, explique par le fait que “c’est dans la circulation urbaine que se déplacent les plus forts (camions, bus, VP) et les plus faibles (piétons et cyclistes). Ceci crée des situations de circulation des plus diverses et des risques très spécifiques”.

462 villes européennes à zéro accident

L’Office fédéral allemand de la statistique a ainsi constaté que 72,9 % des accidents dénombrés en 2012 avaient eu lieu en ville et étaient responsables de 1 062 décès. Un résultat proche du bilan français où la mortalité urbaine s’est élevée à 1 026 morts, tout en représentant 70,2 % des cas. Dans le même temps, Dekra a constaté que le risque de se faire tuer en ville était dix fois plus élevé pour un piéton que pour un automobiliste. Ce sont d’ailleurs ces types de “face à face” qui font encore le plus de dégâts puisque les accidents piétons/voitures représentent 13,5 % des cas de figure en Allemagne et 18,6 % en France. Un phénomène que certains arrivent à limiter, voire même à stopper. Etudiant les villes de plus de 50 000 habitants de 17 pays européens, Dekra montre que 462 d’entre elles ont enregistré entre 2009 et 2012 au moins une année sans le moindre décès sur leurs routes. Championne du genre, l’Allemagne en compte à elle seule 100. Une performance que n’égale pas la France, qui compte de son côté 39 villes dans ce cas de figure, dont 5 de plus de 100 000 habitants. Par ailleurs, si aucune ne réalise le sans-faute depuis 2009, quatre municipalités (Fontenay-sous-Bois, Evry, Sartrouville et Sevran) peuvent se vanter de n’avoir enregistré aucun décès pendant trois exercices.

Plus de civisme et de compréhension

En guise de conclusion, Dekra offre quelques clés pour permettre d’atteindre cet objectif et de limiter le nombre d’accidents. Le premier élément de réponse mis en avant par ses experts concerne le comportement des usagers. En plus des habituelles incivilités et incompréhensions quotidiennes, les accidents de la route en ville s’expliquent aussi fréquemment par “une connaissance et une acceptation insuffisantes des règles du Code de la route, ainsi que par l’incapacité de se mettre à la place des autres usagers de la route”, commente Clemens Klimke. Dekra préconise par ailleurs d’inculquer le plus tôt possible aux uns et aux autres les problématiques qui se posent à un automobiliste, à un conducteur de poids lourd, à un cycliste ou un piéton dans un environnement commun. La deuxième piste est à mettre au crédit des constructeurs automobiles. L’histoire le prouve, les aides à la conduite ont impacté de manière positive la sécurité routière et il est important de faire progresser le nombre de véhicules neufs qui en sont pourvus. Troisième et dernier facteur de danger sur lequel il est important de travailler : celui des infrastructures. Avec ce besoin de clarifier plus que de simplifier la signalisation en milieu urbain, de surcroît sur des zones d’intersection, sur des points d’arrêt ou encore sur des routes à plusieurs voies. En suivant ces préconisations et bien d’autres, l’Union européenne espère se rapprocher de la barre des 15 000 morts sur ses routes d’ici 2020.
 

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