Le ContrĂ´le technique annuel suscite des questionnements
Selon le projet de la Commission européenne, la France devrait bientôt modifier la fréquence des contrôles techniques pour les voitures (tous les ans) et imposer la visite périodique aux propriétaires de deux-roues, arguant que 6 % des accidents de voitures et 8 % des accidents de deux-roues seraient causés par une défaillance technique du véhicule.
L'annonce avait alors fait grand bruit et, si les opérateurs en place jubilent, la Ligue de Défense des Conducteurs (LDC) s'est interrogée sur les sources utilisées par la Commission, pour aboutir à de telles conclusions. L'association s'est ainsi rapprochée des instances européennes pour obtenir des explications, Et finalement, il semblerait bien que l’augmentation de la fréquence des contrôles techniques des voitures et des motos n’est pas basée sur des statistiques précises. C’est, en substance, ce que reconnaît Szabolcs Schmidt, Responsable Européen de la Sécurité des Routes, dans un courriel adressé à la Ligue de Défense des Conducteurs. " Il y a un manque de réelles preuves statistiques » dit-il. Et il explique : « les statistiques des accidents sont basées sur des rapports de police, rédigés par le premier officier de police intervenant sur l’accident. Or celui-ci n’est pas en mesure de faire une analyse complète de la situation technique d’un véhicule ", avoue-t-il.
En réalité, selon la Ligue de Défense des Conducteurs, les chiffres avancés par la Commission Européenne viennent principalement de trois rapports : le « Road Safety Report 2008 » de Dekra (Allemagne), le « Swov Fact Sheet : inspection périodique des véhicules » (Institut pour la recherche sur la sécurité routière des Pays-Bas) et l’étude « l’effet du contrôle technique sur les accidents » de la Monash University (Australie). La lecture de ces deux derniers rapports montre qu'ils s'appuient eux-mêmes pour l'essentiel sur les rapports de Dekra, qui, est, au passage, le leader européen du contrôle technique !