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Formation

De l’art de savoir réparer un véhicule électrique

Publié le 21 juillet 2022
Par La Rédaction
3 min de lecture
Les véhicules électrifiés apportent leur lot de nouvelles technologies et, par ricochet, de nouvelles compétences et formations en matière de maintenance et de transition énergétique. Un sujet essentiel dont EQUIP AUTO Paris a fait, cette année, l’un de ses thèmes majeurs. Explications de Jacques de Leissegues, président de DAF Conseil.
Jacques de Leissegues, président de DAF Conseil.

Dans un Autofocus réalisé en avril 2021, l’Anfa soulignait que dans le cas d’un scénario « Régulation » faisant la part belle au développement des véhicules 100 % électriques avec plus de 1,5 million d’unités vendues en 2035 contre à peine 100 000 pour le diesel et 150 000 pour l’essence, 146 286 salariés de l’entretien et de la réparation automobiles seraient nécessaires, contre un peu moins de 120 000 aujourd’hui.

Une évolution qui induit cependant quelques concessions. Car si nous ne sommes pas en 2035 et que nous savons, par expérience, que l’inertie du parc fera encore longtemps le jeu du véhicule thermique dans les ateliers de réparation même après cette date, certaines formations liées au développement des véhicules électriques sont d’ores et déjà nécessaires pour entrer de plain‑pied dans le « garage du futur » dont EQUIP AUTO Paris se fait l’écho cette année.

L’habilitation électrique : le b.a.‑ba

A minima, il faut donc disposer de l’un des deux niveaux d’habilitation pour véhicules électriques ou hybrides. Premier niveau, le B0L. « Il permet de comprendre quels sont les dangers de la haute tension et de savoir où il ne faut surtout pas mettre les doigts ! », explique Jacques de Leissegues, président de DAF Conseil. Las.

Pour bien faire, et parce qu’il s’agit là du b.a.‑ba de la maintenance sur les VE, il faudrait, selon DAF Conseil, que chaque compagnon de chaque atelier soit détenteur de ce premier niveau d’habilitation, ce qui est pourtant loin d’être le cas aujourd’hui. Le second niveau d’habilitation (B2VL), lui, recueille plus de suffrages puisqu’il permet, en plus, d’apprendre à débrancher les éléments électriques afin d’intervenir sur les véhicules en toute sécurité.

« Cela représente 50 % des formations que nous avons dispensées depuis la fin du Covid, même si nous la proposons depuis plus de 7 ans ! Donc, aujourd’hui, les garages ont au moins dans leur atelier un compagnon qui a son habilitation B2VL. Les autres ne sont pas ou peu formés. Idéalement pourtant, ils devraient tous disposer au moins de la B0L », regrette Jacques de Leissegues.

De nouvelles compétences à mettre en avant

Outre ces formations, renouvelables tous les 3 ans, prémices à la maintenance des véhicules électrifiés, l’univers de la réparation devra sans doute également acquérir de nouvelles compétences. Et pour cause, de nombreux composants, très différents de ceux présents sur les véhicules thermiques, font leur apparition. Au premier rang desquels la batterie.

Pour DAF Conseil : « Il faudra donc commencer par comprendre à quoi servent ces composants afin de pouvoir diagnostiquer ensuite. » L’expert en formation a ainsi mis au point un module « Maintenance des VE » ad hoc.

Cependant, à l’instar du common rail en son temps, l’ensemble des subtilités de la maintenance de VE ne pourra pas, en tout cas pas tout de suite, être entièrement maîtrisé par la rechange indépendante qui devra s’en remettre parfois au réseau constructeur.

« D’autant que le caractère encore flou de l’entretien des VE pousse les automobilistes à aller encore plus qu’avant vers l’après-vente constructeur », estime Jacques de Leissegues. Pour rivaliser, les réparateurs n’auront pas d’autres choix que de se former en continu, histoire d’acquérir les connaissances au même rythme que l’évolution des technologies.

Pour donner de la visibilité aux garages équipés et formés pour travailler sur les VE, DAF Conseil lance le label REPARELEC®.

Un label pour plus de transparence

Et pour les aider à communiquer sur leur expertise en matière de VE, DAF Conseil vient récemment de mettre en place REPARELEC®, le premier label de réparation des véhicules électriques et hybrides du marché, à destination des réparateurs multimarques.

« Aujourd’hui, la part de marché des réparateurs multimarques sur les véhicules électriques et hybrides est beaucoup plus faible que sur les véhicules thermiques, y compris pour les véhicules âgés de plus de 4 ans ; et si on ne fait rien, il y a un véritable risque de perte d’influence des réparateurs multimarques, au profit des réseaux constructeur. Il y a urgence à se positionner sur ce marché et à le faire savoir aux clients pour anticiper l’arrivée massive de cette technologie dans les ateliers de réparation. L’objectif du label REPARELEC® est de permettre à tous les réparateurs disposant des habilitations et des conditions nécessaires à l’intervention sur les VE/VH de le faire savoir à leurs clients et d’utiliser l’atout que représente ce label dans le développement de leur activité. »

 Une transparence d’autant plus nécessaire que l’image d’Épinal du mécanicien est bien loin de correspondre aux nouvelles exigences de maintenance des véhicules d’aujourd’hui. Au début des années 2000 déjà, le mécanicien s’est mué en électronicien. Avec les véhicules électrifiés et leur lot de données, il devient, en plus, informaticien. La fonction pure et simple de mécano est devenue toute relative.

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