François Provost, nouvel homme fort du groupe Renault

Après plus de vingt ans au sein de Renault et un parcours international riche, François Provost succède à Luca de Meo à la tête du constructeur.
Âgé de 57 ans, le dirigeant a rejoint Renault en 2002 après un début de carrière dans la haute fonction publique. Diplômé de l'École polytechnique et des Mines, il a d'abord occupé diverses responsabilités au sein de la direction du Trésor et au cabinet du ministre de la Défense Alain Richard.
Au sein du groupe au losange, il a gravi les échelons en occupant divers postes à responsabilité, d'abord en France, puis au Portugal, en Russie, en Corée et en Chine. Cette expérience internationale lui a permis de devenir l'un des piliers de la stratégie de développement du groupe hors d'Europe.
Architecte discret de la "Renaulution"
Proche de Luca de Meo, qu'il a rejoint à la direction centrale en 2020, François Provost a joué un rôle clé dans le plan de redressement "Renaulution". Comme directeur des affaires publiques, il a accompagné la montée en gamme de la marque et la diversification de son offre. Il a également pris en main la direction des achats, un poste stratégique dans un contexte de perturbations des chaînes d'approvisionnement.
Le président de Renault, Jean-Dominique Senard, a salué sa nomination : "Je suis convaincu que François Provost saura piloter le groupe avec discernement et de manière durable, dans un environnement qui exige à la fois rigueur d'exécution, vision stratégique et capacité d'innovation."
Une vision lucide sur les défis à venir
Lors d'une rencontre organisée par Renault en juin dernier, François Provost avait souligné l'impact de la stratégie menée avec Luca de Meo : "On est monté en gamme avec 22 nouveaux modèles. On était centrés sur l'Europe. Là on part sur l'international."
Il avait aussi pointé la pression réglementaire européenne et la nécessité d'offrir des véhicules abordables face à la concurrence chinoise : "Il y a une demande de nos clients pour des véhicules moins chers. Quand nos concurrents chinois viennent avec des voitures suréquipées, il faut une offre décente."
Sur les relations avec les fournisseurs, il plaidait pour une approche plus collaborative : "Les constructeurs ont abandonné le 'peeling', le fait de gratter les prix au maximum, au profit d'une coopération agile. C'est le moment de se mettre ensemble."
François Provost s'est également illustré par sa gestion de dossiers complexes, comme celui de la Fonderie de Bretagne, ancienne filiale de Renault menacée de fermeture et finalement reprise.
(Avec AFP)