La Feda dévoile ses priorités pour une mobilité durable et abordable

À l’occasion d’une conférence de presse organisée le 4 septembre 2025, la Fédération de la distribution automobile (Feda) a dressé un état des lieux du secteur et présenté ses propositions pour accompagner les mutations profondes qui traversent la filière.
Ces enjeux concernent cinq grands axes : environnemental, industriel, commercial, social et réglementaire. Face à ces transformations, l’organisation professionnelle, maillon essentiel entre l’amont et l’aval de la filière automobile, entend jouer un rôle actif et avance plusieurs propositions concrètes. Objectif : préserver la compétitivité des grossistes en pièces détachées tout en défendant une mobilité durable, sûre et abordable.
"Beaucoup des transitions nécessaires à ces mutations ont été mal pensées, mal préparées et mal expliquées par les acteurs publics nationaux et européens", a regretté Alain Landec, président de la Feda, appelant à une transformation "mieux accompagnée" et guidée par le bon sens.
Dans cette perspective, la fédération a déjà engagé une réorganisation interne, marquée par le renouvellement de son conseil d’administration et la création d’un comité des groupements.
Verdir sans dogmatisme
Parmi ces transformations, la question environnementale est prioritaire et s'articule autour d'un défi majeur : la décarbonation du parc roulant.
Si l’organisation professionnelle partage l’ambition de décarboner les mobilités, celle-ci refuse de réduire cette transition à la seule électrification. Elle plaide pour une approche "multi-énergie", intégrant carburants de synthèse, biocarburants, hydrogène ou gaz.
La fédération rappelle aussi la contribution de son secteur à la réduction de l’empreinte carbone : allongement de la durée de vie du parc automobile grâce à la réparabilité, verdissement des flottes de livraison et des entrepôts, développement du remanufacturing et du réemploi.
La Feda défend également le programme "Eco-Entretien" pour décarboner massivement le parc thermique existant. Afin de simplifier son déploiement dans tous les ateliers, Alain Landec a d’ailleurs plaidé pour une simplification de ce dispositif.
Garantir une mobilité sûre et défendre une concurrence équitable
La valeur ajoutée des grossistes réside dans leur capacité à fournir rapidement la bonne pièce au bon prix, grâce à leur maillage territorial et leur logistique. Pour poursuivre cette mission, la Feda réclame l’obligation pour les constructeurs et équipementiers d’assurer la disponibilité des pièces pendant au moins 20 ans.
"La production de nombreuses pièces s’arrête pour certains modèles au-delà d’un certain âge, ce qui met les ateliers en difficulté face aux besoins de leurs clients concernés", déplore Alain Landec. Ce n’est pas tout, la fédération milite aussi pour la mise en place d’un indice de réparabilité et de durabilité automobiles, gage de confiance pour le consommateur.
Autre cheval de bataille de la Feda : le respect des règles de concurrence et la liberté de choix pour l’automobiliste. Face à la tendance des constructeurs à verrouiller la distribution de pièces et la réparation, elle demande l’accès non discriminatoire aux données et informations techniques des véhicules.
Le défi réglementaire : simplifier et rationaliser
Enfin, la Feda alerte sur la superposition de normes qui pèse sur les entreprises (facturation électronique, filières REP, obligations RSE). Elle demande un moratoire réglementaire, la réalisation systématique d’études d’impact en amont et la fin des surtranspositions de directives européennes dans le droit français, jugées pénalisantes pour la compétitivité.
Autre simplification demandée par la fédération : celui de la technologie automobile. "De populaire, la voiture est devenue un objet de luxe inaccessible, même pour les classes moyennes", alerte Bertrand Thorette, délégué général de la Feda. Raison pour laquelle ce dernier plaide pour un arrêt de la course à la sophistication technologique des véhicules.
La fédération propose d’autres mesures : attribuer les vignettes Crit’Air en fonction du poids et de l’entretien réel des véhicules, s’opposer à l’annualisation du contrôle technique pour les véhicules de plus de dix ans et renforcer les dispositifs de formation et d’alternance pour pallier la pénurie de main-d’œuvre dans les ateliers.
Rendez-vous à Equip Auto
Ces propositions, qui traduisent la volonté de la Feda de replacer le "bon sens" au cœur de la transformation du secteur, seront réaffirmées lors du prochain salon Equip Auto Paris, du 14 au 18 octobre 2025.
"Retrouvons la boussole du bon sens afin de proposer à nos concitoyens et acteurs économiques une transformation industrielle et sociétale mieux accompagnée, pour favoriser une mobilité sûre, abordable et durable au service de tous", a conclu Alain Landec.