La Feda et la FNA rejoignent l’Asav pour former l’Apam
"C’est un moment historique !", lance Alain Landec, président de la Feda, lors de la conférence officialisant l’éclosion de l’Apam. Assurément, la création de cette nouvelle organisation professionnelle, née du rapprochement de la Fédération nationale de l’automobile (FNA), de la Fédération de la distribution automobile (Feda) et de l’Asav (qui réunit le SPP, le SNCTA et l’Unidec), marque un tournant dans l’histoire syndicale de la filière.
En regroupant l’ensemble de ces fédérations métiers ainsi que leur adhérents, l’Apam revendique le statut de deuxième syndicat patronal dans l’automobile (derrière le CNPA), avec 25 % d’audience entreprises et environ 5 000 entreprises pour 33 800 salariés. Et ce, sans compter les adhérents de la Feda qui dépendant de la convention collective des services de l’automobile (une cinquantaine d’entreprises). "L’Apam entre dans le top 30 des organisations patronales déclarées représentatives en 2017", insiste Régis Audugé, directeur général du SPP.
La représentativité, c’est évidemment un des leviers qui a conduit les organisations à unir leurs forces. Jusqu’à présent, seules l’Asav et la FNA ont été officiellement reconnues représentatives par le ministère du Travail dans la branche des services de l’automobile (la Feda intervient dans la branche du commerce de gros). Seul hic : si le seuil de représentativité est aujourd’hui fixé à 8 % des voix au niveau national, il pourrait être revu à la hausse dans les prochaines années… En prévision de la prochaine mesure d’audience, qui aura lieu en 2021, l’Asav et la FNA, qui agiront individuellement jusque-là, ont donc préféré se rapprocher de la Feda et cumuler leur représentativité.
Pas de fusion à l’ordre du jour
Au-delà de la question de la représentativité, l’ensemble de ces organisations professionnelles entendent bien profiter de leur regroupement pour défendre leurs intérêts communs. "L’Apam, c’est une alliance de moyens", confirme Jean-Louis Bouscaren, élu président du nouveau syndicat. Des moyens humains et techniques des organisations adhérentes seront ainsi affectées à l’alliance pour participer à des projets communs. Un service social mutualisé a déjà été mis en place et de nouvelles synergies sont à l’étude.
Union n’est toutefois pas synonyme d’unicité et les syndicats entendent conserver leur indépendance. Les structures conserveront donc leur identité et leur autonomie d’action. Le fonctionnement de chaque entité restera donc inchangé. Une première étape avant une intégration plus poussée en 2021 ? "Ce n’est pas prévu, répond Alain Landec. Chacune de nos organisations dispose d’un historique et d’une identité qui lui est propre. Si nous devons fondre dans une seule entité, nous risquons de normaliser notre fonctionnement et de perdre notre force." Autrement dit, l’Apam n’étend pas créer un CNPA bis.
En revanche, l’alliance se dit prête à ouvrir ses portes à de nouveaux syndicats. "L’Apam doit être un véhicule pour accueillir d’autres organisations", conclut Gérard Polo, président de la FNA.