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Philippe Porro (Feda) : "Color+ Distribution, une carte de visite 5 étoiles"

Publié le 31 octobre 2022
Par Florent Le Marquis
4 min de lecture
Créé en 2019, le label Color+ Distribution a pâti de la crise sanitaire. Relancé par la Feda en cette rentrée 2022, il se veut encore plus indispensable dans le contexte actuel, s'affirmant comme une certification différenciante pour les distributeurs de produits peinture.
Philippe Porro a pris les rênes du groupe métier Distribution Carrosserie Peinture de la Feda en 2017.
Philippe Porro a pris les rênes du groupe métier Distribution Carrosserie Peinture de la Feda en 2017.

Trois ans après sa création, vous relancez le label Color+ Distribution. À qui est-il destiné ?

Philippe Porro (président du groupe métier distribution carrosserie peinture de la Feda) : Ce label s'adresse d'abord aux distributeurs spécialisés. Ils peuvent tous y prétendre, donc je veux le clamer haut et fort : « Distributeurs, labellisez-vous ! » Le seul critère exigé est d'être adhérent à la Feda. C'est un avantage pour le label, car nous sommes indépendants des marques de peintures. Nos cibles, ce sont tous les acteurs qui commercialisent de la peinture sur le sol français. C'est-à-dire aussi bien les distributeurs spécialistes que des multispécialistes avec un département dédié à la peinture. Ils peuvent être aussi bien monomarques que multimarques, indépendants ou adhérents à un groupement. Ce peut être aussi des fabricants qui ont leur propre réseau de distribution. Seuls les réseaux internet d'exportation sont exclus.

Pouvez-vous nous rappeler comment est né ce label ?

Nous avons commencé à travailler dessus en 2017. Distributeur de peinture est une spécialisation dans le monde de l'après-vente automobile. Certains sont dans des réseaux, d'autres dans des groupements… Mais il n'y avait pas de label pour définir ce qu'est vraiment un distributeur de peinture. L'idée était donc de préciser son rôle dans le monde de l'approvisionnement des produits auprès du carrossier et des structures de carrosserie. D'autant que d'autres circuits d'approvisionnement émergeaient déjà, et il fallait s'en différencier. Ce label ne sort pas de nulle part, il est issu de la réflexion d'une dizaine de personnes qui se sont réunies en groupe de travail pendant deux ans. Ce n'est pas une instance qui impose quelque chose, ce sont des gens du secteur, des responsables de groupements et distributeurs spécialisés, qui ont réfléchi sur les piliers du métier. C'est ce qui lui donne son sens et sa crédibilité. C'est un label créé par la profession et pour la profession, avec un cahier des charges certifié en audit par l'organisme indépendant Bureau Veritas.

Quel est ce cahier des charges à respecter pour les candidats ?

Il s'articule autour de huit piliers fondamentaux du secteur : relation commerciale, stockage, logistique, approvisionnement, protection de l'environnement, infrastructure/équipements, service et formation des personnes. Après s'être rapproché de la Feda et avoir consulté le cahier des charges, le distributeur signe un devis avec l'organisme de certification avant de passer un audit. Au total, il doit répondre à 22 critères répartis dans différents chapitres : excellence des procédés techniques et commerciaux, expertise métier permettant la délivrance de valeur ajoutée pour le carrossier, performance de l'organisation interne, respect des règles de communication. Une fois l'audit validé, la Feda remet le label au distributeur. Ce n'est pas rien d'être labellisé par la Feda ! Cet organisme est composé de gens qui se battent pour le secteur et font avancer les choses.

"Un label créé par la profession et pour la profession."

Ce label est-il un moyen pour les distributeurs spécialisés de renforcer leurs positions ?

Oui, car beaucoup veulent aujourd'hui se passer des distributeurs spécialisés. Mais on oublie qu'on ne peut pas se passer d'eux… En cas de problème, c'est eux qu'on sollicite ! Les fabricants n'ont pas les ressources techniques et humaines nécessaires pour accompagner les carrossiers. Notre métier n'est pas condamné, et ce label doit aider à le mettre en lumière pour favoriser sa pérennité. Nous pensons que cette certification comptera à l'avenir, notamment lors d'appels d'offres, car la peinture ne se commercialise pas comme les autres produits. Pour une pièce détachée, soit vous avez la bonne référence, soit vous ne l'avez pas. Dans la peinture, il y a une multitude de nuances de teintes, de manières de les appliquer, etc. La qualité du produit et du service compte, ce qui nécessite des formations, des suivis…

Dans le contexte actuel, Color+ Distribution a-t-il encore plus de légitimité qu'en 2019 ?

Oui, le temps a joué pour nous. Depuis la création du label, il y a eu l'inflation, la raréfaction des produits, une évolution des concepts de carrosserie et de leur typologie… Tous ces facteurs obligent les distributeurs à se transformer, à ne pas être de simples logisticiens. Ils doivent être des apporteurs de solutions d'économie, tant sur les produits que sur l'énergie. Du fait des nombreuses augmentations, l'avenir est à la meilleure gestion du poste peinture. Ce label n'est pas un autocollant à mettre sur la façade, c'est une réponse à toutes ces évolutions.

Pourquoi est-ce aujourd'hui devenu une nécessité ?

La profession a changé. Le décideur n'est pas forcément l'interlocuteur du distributeur de peinture. Mais que ce soit en concession, en réseau de carrosseries ou avec un assureur, tous demandent la même chose : une qualité de service. Avoir face à soi un distributeur qui détient un label sera un avantage. L'interlocuteur saura que ce professionnel de la peinture répond aux exigences de son métier par le biais de sa certification. D'autant qu'un patron de concession ou un décideur ne connaît pas forcément très bien cette activité. Répondre à ce cahier des charges permet donc au distributeur de prouver rapidement sa qualité. Être labellisé doit être perçu comme un véritable atout.

Ce label sera aussi, par conséquent, un moyen de fidélisation…

Avec les augmentations de prix, le distributeur doit prouver sa qualité. Sinon, il aura du mal à fidéliser le carrossier qui, lui, ne peut pas toujours répercuter les hausses qu'il subit. Par ses critères, Color+ Distribution le pousse à toujours être dans le service. Ce label est aussi une carte de visite 5 étoiles : il permet de gagner du temps, car le carrossier n'en a pas à perdre. Avec sa certification, le distributeur explique en très peu de temps ce qu'il est et ce qu'il sait faire. Nous allons d'ailleurs proposer des brochures pour faciliter la communication. Les distributeurs doivent comprendre que ce label est une reconnaissance de leur métier, et que cela va devenir un élément concurrentiel qui fera la différence sur le terrain.

Combien de distributeurs ont été labellisés à ce jour ?

Nous avons délivré nos deux premiers labels en 2019, lors du dernier salon Equip Auto à Paris. Il s'agissait des sociétés Antonin Peinture et BASF Coating Services. Et nous nous sommes arrêtés là, du fait de la pandémie de Covid-19. Il n'y a plus eu de communication sur ce sujet, car la Feda a eu d'autres dossiers à traiter. Aujourd'hui, c'est le moment de remettre le sujet de la distribution spécialiste peinture sur la table.

Combien de labels espérez-vous délivrer ?

L'objectif est d'atteindre la trentaine de sites labellisés d'ici un an. Cela peut aller très vite, car beaucoup de distributeurs répondent déjà au cahier des charges. Quand cela va s'enclencher, les labellisés communiqueront, et les réseaux voudront eux-mêmes avoir affaire à des distributeurs labellisés. Je suis persuadé que cette initiative va éclore avec la demande du marché. Equip Auto sera donc l'occasion de relancer la machine.

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