Renault change de pilote : Duncan Minto nommé
Renault n’a pas encore tranché sur le nom de son futur directeur général, mais le constructeur n'a pas laissé le poste vacant. Mardi 15 juillet 2025, le groupe a annoncé que Duncan Minto, directeur financier depuis début 2023, assurera la direction générale par intérim. Âgé de 50 ans, ce cadre écossais connaît bien la maison au losage puisqu'il y a effectué toute sa carrière, occupant plusieurs fonctions financières clés au sein du groupe.
"Le processus de nomination se déroule très normalement et ne devrait pas durer longtemps", a indiqué Duncan Minto lors d’une conférence de presse. Si plusieurs candidats sont pressentis – notamment Denis Le Vot, actuel patron de Dacia, et Maxime Picat, ancien dirigeant de Stellantis – aucun nom n’a encore été retenu officiellement. Le départ de Luca de Meo, désormais attendu chez Kering, a été annoncé mi-juin, prenant de court la gouvernance de Renault.
Des résultats sous pression pour Renault
Ce changement de direction intervient dans un contexte économique moins favorable que prévu. Renault a dû revoir ses prévisions annuelles à la baisse. La marge opérationnelle visée est ramenée à 6,5 % du chiffre d’affaires, contre 7 % ou plus initialement. De même, les flux de trésorerie attendus sont revus à la baisse, entre 1 et 1,5 milliard d’euros, alors que le groupe espérait dépasser les 2 milliards.
Le ralentissement des ventes en juin et la mauvaise tenue du marché des utilitaires en Europe pèsent lourdement. "Nous avons constaté une pression commerciale accrue et des performances en deçà des attentes sur certains segments", a reconnu Duncan Minto. Au premier semestre, Renault a enregistré un chiffre d’affaires de 27,6 milliards d’euros (+2,5 %), mais la marge opérationnelle s’est limitée à 6 % et les flux de trésorerie disponibles ont chuté à 47 millions d’euros, en raison d’un niveau élevé de production et de stocks en hausse.
Face à ces tensions, Renault prévoit de renforcer ses efforts de réduction des coûts. Les mesures concernent aussi bien les frais généraux que les dépenses de production ou de recherche et développement. Une manière de préserver les marges en attendant des jours meilleurs, et peut-être, un nouveau cap stratégique.
(Avec AFP)