BCA Expertise trace la route vers la décarbonation

Pour ses 70 ans, le plus gros cabinet d'expertise automobile français sort son livre blanc sur la responsabilité sociétale des entreprises (RSE), comme annoncé à Equip Auto 2025. BCA Expertise y dévoile ses ambitions et pratiques, tant en interne qu'en externe, pour favoriser le développement durable. Afin d'y parvenir, il adopte les tendances du secteur, incluant l'expertise à distance (EAD), le recours à la pièce de réemploi (PRE), l'innovation apportée par l'intelligence artificielle (IA), etc. Le bilan 2024 de ses efforts dans ces domaines y est aussi publié.
Capter toutes les initiatives environnementales
Mais pourquoi consacrer autant d'efforts à cet aspect de la réparation-collision ? Parce que "la façon dont un sinistre est géré a un impact direct sur les émissions de la filière", affirme Jean Prévost, son président. À côté de la nécessité de prendre en charge des véhicules équipés de technologies de plus en plus sophistiquées, les évolutions sociales imposent aussi de le faire de plus en plus proprement…
Or, dans son livre blanc, le cabinet revendique un quadruple rôle, dans les domaines sécuritaire, environnemental, social et sociétal, ainsi qu'économique. En s'appuyant sur ces bases, il présente quatre engagements. Il s'attache à réduire l'empreinte carbone de la gestion de sinistre, à promouvoir un cadre de travail épanouissant et à rester actif dans la sécurité routière. Enfin, le cabinet détenu par des assureurs (Axa, Pacifica, Covéa, etc.) s'engage également en matière d'impartialité, d'éthique et d'indépendance.
"Nous captons toutes les initiatives existantes en matière environnementale, dans l'écosystème de la gestion de sinistre automobile", explique Benoît Dehove, responsable environnement personnel de BCA Expertise. Raison pour laquelle il affirme que ces experts préconisent depuis longtemps le recours à la PRE et encouragent la réparation. Autrement, "si on fait changer une pièce, on perd en compétence chez les réparateurs. C'est aussi une moins bonne pratique pour l'environnement".
L'IA avec des garde-fous
Concrètement, cette pratique se traduit par un taux de réparation de 45,6 % en 2024. Tandis que le recours à la PRE a progressé de 3,8 points, en atteignant 15,8 % des dossiers. Enfin, le taux d'EAD atteint 46,4 % lors du premier examen.
Parallèlement, moins visible mais stratégique : l'IA monte en puissance chez BCA Expertise. Aizzia, l'outil dédié du groupe, fournit une "expertise augmentée" à ses spécialistes. "Cette solution fluidifie la gestion de sinistre. Par exemple, elle accélère l'orientation des véhicules vers les réparateurs ou les recycleurs, selon leur état, expose Benoît Dehove. À partir de la déclaration de l'assuré, elle aide à diriger un dossier vers une EAD, une expertise de terrain ou à proposer le rachat du véhicule irréparable. On gagne ainsi énormément de temps au bénéfice de toutes les parties".
Toutefois, le spécialiste prévient que l'IA est utilisée en suivant des garde-fous. Un expert contrôle ses choix et contribue donc à son "éducation". En retour, cette technologie participe aussi à la réduction des émissions de CO2 en réduisant et en optimisant les déplacements des experts. Elle consulte également les PRE disponibles dans les bases de données consultées par BCA Expertise… 300 000 EAD ont ainsi déjà été réalisées par la machine et validées par des experts.
Des efforts concrets
Avec ce livre blanc, le cabinet poursuit sa lancée amorcée avec le précédent ouvrage sur la réduction de CO2 de la réparation auto, publié en 2024. En association avec le Crédit Agricole Assurances, Europ Assistance et l’institut Louis Bachelier, cette étude étudiait les émissions polluantes de la sinistralité automobile. Elle a ainsi estimé qu'un sinistre moyen génère 146 kg de CO₂. Cette masse serait toutefois réductible d’environ 22 % en suivant des pratiques vertueuses.
BCA Expertise est donc fier de présenter ses progrès dans son livre. Le cabinet est ainsi parvenu à réduire ses kilomètres parcourus par mission de 16,6 km en 2019 à 14,7 km en 2024. Tandis que sa flotte compte désormais 376 véhicules à motorisation hybride, électrique ou éthanol, contre 106 auparavant. La gestion de ses propres déchets a été réduite de 140 tonnes. Enfin, la supervision numérique de la dématérialisation des échanges entre ses 86 sites génère des économies énergétiques et de temps.
Le cabinet met aussi en avant ses efforts en matière de gestion des ressources humaines. Formation, inclusion, réduction des accidents du travail, etc. Il est parvenu à progresser dans ces domaines avec ses équipes. "Nous montrons que la performance économique et la performance environnementale peuvent aller de pair", indique Jean Prévost. Mais reste à voir jusqu'où elles peuvent s'accorder avec leurs propres contraintes.
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