DAT disrupte l'expertise à distance en lançant l'examen digital des dommages
À son arrivée sur le marché français début 2023, DAT s'était positionné en alternative à la poignée d'acteurs des outils de chiffrage. Aujourd'hui, le spécialiste tient sa promesse de l'époque en secouant le cocotier de la spécialité. En effet, à l'occasion d'Equip Auto 2025, il annonce non seulement étoffer ses services pour ses différents clients – réparateurs, experts et assureurs – en nouant des partenariats stratégiques… Mais surtout, il met aussi en place l'examen digital des dommages (EDD), alternative à l'EAD.
Ce flux d'informations numériques reliant automobiliste, assureur, expert auto et carrossier est aujourd'hui quotidiennement utilisé pour gagner du temps lors de la gestion des sinistres. Il date de 2003. Ce système avait alors été lancé par les leaders du marché : Lacour et Sidexa. Deux concurrents ultradominants sur le secteur de la réparation-collision. D'autant plus qu'ils n'ont jamais ouvert l'EAD à leurs homologues.
Ouvert et neutre
Mais depuis octobre 2025, à l'occasion d'Equip Auto, les clients du logiciel de chiffrage WeDAT ont accès à l'EDD. Celui-ci leur donne notamment accès aux portails numériques des cabinets d'expertise automobile. "Ce flux de données de nouvelle génération leur transmet d'abord des informations : dossiers, photos, etc., explique Amaury de Pascal, directeur général de la DAT France. Mais il offre aussi la possibilité de fournir de nombreux autres services à venir en reliant tous les acteurs de manière très fluide".
Point fondamental : l'EDD est ouvert à tous les acteurs du chiffrage. Absolument tous pourront donc emprunter cette nouvelle autoroute de l'information pour aller plus loin que les univers de la gestion de flotte, du VO et des centres VHU… Ils peuvent désormais sérieusement étendre leurs activités à la réparation-collision. Désormais, leur concurrence repose essentiellement sur la solidité de leurs bases de données et l'ergonomie de leurs logiciels.
L'explication de ce choix stratégique du spécialiste est simple. "Propriété de deux associations allemandes de constructeurs et de réseaux, DAT reste neutre, insiste Amaury de Pascal. Notre objectif est de fournir des informations de qualité et au juste prix à tout l'écosystème de la réparation – réparateurs, experts auto, assureurs et acteurs du VO". Des acteurs dont les intérêts divergent sur certains points. Raison pour laquelle le dirigeant insiste encore sur sa neutralité.
Gagner du temps sur la commande de pièces
Parallèlement, pour rester compétitif sur ce marché un peu plus ouvert, DAT développe ses partenariats. En février 2025, il en a d'abord noué un avec Covéa, assureur de poids, et avec son Technocentre du Cesvi, ainsi que Gryp (fabricant de pièces 3D). Mais, surtout, il annonce à Equip Auto son partenariat exclusif avec APS (Auto Part Select). Celui-ci lui permet d'intégrer la comparaison du prix des pièces en temps réel à WeDAT. Ce même outil de chiffrage permet aussi à ses clients de les commander auprès de leurs fournisseurs habituels. Soit un gain de temps et de rentabilité.
Il revendique déjà une couverture moyenne de 4 000 pièces sur 99,5 % des véhicules du parc français, identifiées via le VIN 17. Désormais, il propose donc aussi aux réparateurs de commander leurs pièces selon leur disponibilité et leur prix, directement via leur outil de chiffrage… La concurrence s'annonce donc tendue sur ce marché un peu plus ouvert. Visiblement, DAT se donne aussi les moyens d'y jouer un rôle moteur en étoffant ses équipes françaises. La filiale française est ainsi passée en trois ans d'une équipe de 3 à 30 personnes.