PPG veut se réinventer pour continuer à performer
Depuis maintenant une quinzaine d'années, le marché de la carrosserie-réparation ne cesse de se rétracter et la crise sanitaire n'a fait qu'amplifier le phénomène. Son niveau d'activité a littéralement plongé en 2020, au plus fort de la pandémie, avant de repartir progressivement par la suite. En dépit de ce contexte, PPG a toujours réussi à garder la tête au-dessus de la ligne de flottaison. Une fierté pour Bernard Lanne, président de PPG Industrie France, qui rappelle toute l'organisation déployée par le fabricant pour atteindre ce résultat.
Changement de capitaine
Il faut rappeler que le groupe possède encore aujourd'hui la plus grosse force terrain du marché tricolore. Il s'appuie, en outre, sur deux centres de formation - celui de Gennevilliers étant épaulé depuis 2018 par celui de Marseille - qui constituent un précieux atout pour soutenir l'activité des professionnels du secteur. La société peut en outre se targuer d'être présente partout : dans la distribution, la carrosserie indépendante, en après-vente chez les constructeurs ou encore, nous y reviendrons, dans les centres de reconditionnement VO.
"Tout cela contribue à notre performance globale, abonde le dirigeant. Malgré tout, nous devons nous transformer. Notre approche commerciale est bonne mais il est nécessaire de préparer l'avenir". "Être un leader transformationnel, c'est à la fois savoir se réinventer mais c'est aussi aider nos partenaires à se réinventer", ajoute Tanguy Varenne, directeur Automotive Refinish France & DOM TOM, qui prendra la suite de Bernard Lanne au 1er janvier 2022.
Matériel, produits, process, services…
Pour 2022 et au-delà, plusieurs axes ont été définis. Il est ainsi question de renforcer les liens avec les clients (en étant à leur écoute, en leur apportant de la valeur ajoutée, en les aidant à développer leurs compétences), d'améliorer l'excellence commerciale (en modernisant les outils, en optimisant les process), et de se montrer toujours plus innovant (sur les produits, les services, la formation…). Voilà pour l'aspect théorique.
Sur un plan plus pratique, plusieurs leviers de croissance ont été identifiés. L'un porte sur le digital. 2022 marquera, en France, le lancement de PPG Linq, un écosystème digital reliant l'ensemble des services, produits et équipements du fabricant. Selon Thomas Richin, responsable marketing chez PPG, l'objectif est de "perfectionner chaque bloc de l'environnement du carrossier" . "Il s'agit à la fois de connecter tous les dispositifs existants, mais aussi d'y inclure de nouveaux outils", ajoute-t-il.
L'autre levier de croissance concerne le véhicule d'occasion et le développement à grande échelle du reconditionnement. A l'heure où les centres spécialisés se multiplient, PPG se pose en interlocuteur privilégié pour massifier les véhicules à retraiter, écourter les délais d'immobilisation, réduire et maîtriser les coûts de production et optimiser la rentabilité. Le fabricant a mis au point plusieurs solutions, des packs comme il les nomme, lui permettant de soutenir ses clients tant sur le plan du matériel que des produits, des process ou encore des services.
Aux côtés de Dubreuil et Emil Frey
Au niveau des réparations en elles-mêmes, PPG met à leur disposition trois techniques différentes. Avec le smart repair, le groupe propose de corriger des défauts mineurs ou majeurs sans démontage en travaillant sur des surfaces allant du A4 au A0 (1 m²) pour un temps d'intervention compris entre 50 et 80 minutes. Autre option possible : le RCT (rapid cycle time) qui consiste à la redéfinition complète d'un élément détruit pour une remise à neuf en 70 minutes.
Autant de solutions qui ont une influence directe sur la rentabilité avec un coût global (peinture et main d'œuvre), comparé à une réparation standard, inférieur de 59 % et 38 % en Smart Repair A4 et A0, et de seulement 6 % en RCT mais avec la garantie d'avoir in fine un élément neuf. Aujourd'hui, ce marché fait figure de priorité pour PPG qui collabore notamment avec le groupe Dubreuil mais aussi avec Emil Frey, qui disposera à terme de cinq centres "CRVO" dans l'Hexagone. PPG ne compte pas s'arrêter là et précise que d'autres discussions sont en cours.