TRIBUNE – Les réparateurs de pare-brise indépendants ne surfacturent pas !

Les assureurs qualifient parfois de "surfacturation" le fait de ne pas appliquer les tarifs qu’ils ont négociés avec leurs réseaux agréés. En effet, ils préfèrent s’enrichir en milliards, plutôt que de laisser le client aller chez le réparateur de son choix. Ils utilisent cet argent pour distribuer des dividendes à leurs actionnaires ou acheter un réseau de vitrage (Mondial Pare-Brise). Cela, en demandant 50 % de remise sur leur prix public aux réparateurs agréés et jusqu’à 25 % de pieds de facture.
Ici, la FFC M rappelle qu’elle est à l’origine du vote de la loi Hamon n°2014-344 du 17 mars 2014, donnant aux assurés la liberté de se tourner vers les réparateurs non agréés de leur choix.
Tarif constructeur en référence
Le fait de ne pas être agréé signifie simplement ne pas consentir de remise négociée à l’assureur en échange de l’apport de flux. Cela n’a rien à voir avec une surfacturation, mais relève d’un modèle économique différent, parfaitement légal et transparent.
Pour toutes les interventions, c’est le tarif constructeur pour les pièces et le temps de main-d’œuvre qui sert de référence. Les adhérents de la FFC M s’engagent à respecter ces derniers. Quant à la variable du taux de la main-d’œuvre, celle-ci est fixée selon le contexte économique du marché. De notre côté, nous relevons une moyenne du taux de main-d’œuvre horaire de 89 euros hors taxes chez nos adhérents, quand l’Insee présente une moyenne nationale de 96 euros hors taxes.
Hausse des coûts poussée par les évolutions techniques
Par ailleurs, le refrain des assureurs qui font systématiquement un lien entre les cadeaux et la hausse des primes est un épouvantail. Ils l'agitent pour détourner l’attention du consommateur sans aborder la véritable cause de l'inflation. L'association d'assureurs SRA cite chaque mois que les coûts structurels augmentent à cause de la complexification technique.
Les systèmes d’aide à la conduite (Adas) se généralisent, tandis que les surfaces vitrées des véhicules se sont agrandies. Elles intègrent désormais davantage de technologies, comme des dispositifs chauffants, d’isolation acoustique ou thermique. À cela s’ajoutent l’augmentation des coûts de production du vitrage due à la hausse des coûts de l’énergie depuis la guerre en Ukraine.
Des cadeaux encadrés par la loi
On rappelle au passage que, quand des avantages clients sont proposés, leur coût est imputé sur la marge des prestataires et n'est pas facturé aux assureurs. Les obligations fiscales sur les cadeaux en nature ou en numéraire sont régies par le Code général des impôts. Celles-ci sont encadrées par l'article 28-00 A, annexe 4 et l’article 242 nonies A.
Alors pourquoi inciter des députés à voter une autre loi ou les pousser à supprimer la loi sur le libre choix du réparateur ? Il faut d’ailleurs souligner que les cadeaux sur ce marché existent depuis longtemps. Ils ont été instaurés par le leader du secteur, qui est agréé. En 2024, il a reversé 24 millions d'euros de commissions aux assureurs.
Les 2 450 adhérents de la FFC M s’engagent à ne remplacer un pare-brise que si cela est nécessaire. Chaque véhicule bénéficie ainsi d’un diagnostic minutieux. L'objectif est d’intervenir de façon appropriée, et de privilégier la réparation dès lors que l’impact répond aux critères de réparabilité.
Promouvoir l'expertise contradictoire
Notre organisation soutient les assureurs dans leur lutte contre les fraudes à l’assurance. Elle leur demande de faire respecter par leurs experts la charte de bonne conduite que la FFC M a signée le 16 septembre 2025, avec la Confédération des experts, à la demande du ministère de l’Intérieur. Cette dernière s’appuie sur l’expertise contradictoire effectuée autour du véhicule. Les "fausses expertises" sur facture, effectuées par des chiffreurs quelques semaines après l’intervention du réparateur y sont bannies.
Les consommateurs doivent bien prendre connaissance des conditions qu’ils signent dans leurs contrats d’assurance. Ils doivent refuser de donner à l’assureur le droit de réglementer les tarifs des prestations des 10 000 vitriers spécialisés, des 13 000 carrosseries indépendantes, ainsi que des concessions. Tirer un marché vers le bas retire aux professionnels la possibilité d’investir, de recruter et de former leur personnel. La réparation à bas coût finit ainsi par mettre en danger la vie des conducteurs.
Sur le même sujet
