Des vitrages très techniques
Les progrès réalisés sur la fabrication des vitrages ont permis aux équipementiers de proposer de nouvelles applications. Supportant des circuits électriques pour le dégivrage, les vitrages reçoivent également des circuits de réception de signaux électriques pour les autoradios ou les appareils mobiles, téléphones par exemple. Depuis peu, les propriétés de diffraction lumineuses sont exploitées pour visualiser des informations sur la conduite : c’est l’application “vision tête haute”. Demain, les propriétés même du vitrage vont évoluer. Les constructeurs commencent à adopter des verres anti-salissures ou déperlants, qui dispensent de l’utilisation des essuie-glaces. Ils renforcent également la résistance aux agressions ainsi que l’isolation phonique des verres feuilletés sur les vitrages latéraux de portes et les custodes.
L’ultime avantage du vitrage consiste à lui confier une fonction de recharge électrique, avec un revêtement fait de cellules photosensibles, qui peuvent entretenir la recharge d’une batterie ou faire tourner une climatisation.
Le vitrage, qui tend à s’installer sur le toit de nos voitures, avec une amélioration de la clarté dans l’habitacle, peut devenir un handicap quand la lumière est trop forte. Pourvu de cellules électrochromatiques, il va se teinter automatiquement pour diminuer ce défaut.
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QUESTIONS A... Sophie Milhe, responsable marketing Saint-Gobain Sekurit
Quelles sont les technologies qui ont eu du succès en 2011 ?
Ce qui est assez répandu sur le marché français, ce sont les vitrages surteintés, qui assurent un confort thermique. Ils limitent la transmission d’énergie solaire vers l’intérieur de l’habitacle en absorbant les rayons infrarouges. Le vitrage acoustique, ensuite, qui concerne une large part des gammes moyennes. C’est un pare-brise sécuritaire parce que la réduction du bruit permet une meilleure concentration du conducteur. Aussi, il permet d’éviter les effractions ainsi que les éjections en cas d’accident.
Et puis les pare-brise athermiques, qui sont des pièces feuilletées avec un film métallique à l’intérieur, présentant un effet miroir. C’est très intéressant pour les pare-brise panoramiques notamment, afin d’éviter la sensation d’effet de serre.
Comment Saint-Gobain développe-t-il ses nouveaux vitrages ?
Nous disposons d’une entité recherche fondamentale, chargée d’améliorer les vitrages et leurs fonctionnalités. C’est un centre de recherche très actif, qui dépose des milliers de brevets par an. Egalement, il arrive que les constructeurs frappent à notre porte afin de développer tel ou tel vitrage, auquel cas nous travaillons main dans la main. Il y a un autre facteur qui nous guide dans nos recherches, c’est la réglementation européenne, qui est plus tournée vers les fonctionnalités du vitrage que dans le reste du monde.
Le secteur de la réparation est impacté par les conditions météorologiques. En quoi cela influence-t-il votre domaine ?
Nous travaillons sur des vitrages capables de résister l’été aux fortes chaleurs et l’hiver au froid, phénomènes qu’il faut conjuguer avec l’utilisation de la climatisation et du chauffage. D’autre part, avec la gamme Climcoat, nous avons fait évoluer des pare-brise chauffants. Il s’agissait auparavant de fils de tungstène visibles entre deux feuilles de verre, nous avons donc mis au point un produit sans fil, en y appliquant des connecteurs.
Propos recueillis par Axel Abadie