Edito : Parlez-vous français ?
En rassembleur et porte-drapeau, la Fédération Française de la Carrosserie, présidée par Patrick Cholton, accueillait une dizaine de sociétés sur un stand de 200 m2, et professait la qualité française, le respect des normes, ainsi que l’innovation technologique. Un discours qu’entonnaient sans parti pris les exposants français un peu partout sur le salon, en rappelant une gloire passée, prête à refaire surface. En effet, si l’on ne peut nier la prédominance des groupes allemands, très nette à Hanovre, ni leurs capacités à innover, on peut également reconnaître aussi, l’aptitude d’entreprises françaises – en frigorifique par exemple – à aller au-delà de la réglementation de base pour répondre aux exigences croisées du marché et de la communauté européenne. Bénéficiant (?) de normes drastiques en France, la carrosserie industrielle comme le transport, atteignent un degré de qualité premium, offrant à ses acteurs un sauf-conduit incontestable en Europe et dans le monde. En contrepartie, ce drapeau s’avère lourd à porter, tant les contraintes liées au respect des normes nécessitent d’investissements difficiles à répercuter sur un prix de vente très concurrencé. La compétitivité, pourtant réelle des entreprises françaises du secteur, peine à s’affranchir de cette avancée industrielle, le client appréciant aussi bien la qualité qu’un bon prix d’achat, surtout en période de vaches maigres. Mais en dehors de ces récriminations – pourquoi les normes ne s’appliqueraient-elles pas à tous les pays européens de la même façon ? – c’est de l’excellence française dont on parlait sur l’IAA, un vocable que se plaît à évoquer Patrick Cholton pour définir l’ambition de la filière poids lourd, portée par la FFC et Solutrans.