Ganzeboom, la transmission dans tous ses états
Ganzeboom et la transmission, c’est une longue histoire. Celle du savoir-faire de l’entreprise et celle générationnelle. A l’origine, Ben Ganzeboom était un mécanicien généraliste qui s’est spécialisé au fil des années dans la réparation des voitures anglaises, dotées de transmissions automatiques. Dans les années 1990, Mark et Michel, les deux premiers garçons, rejoignent l’entreprise familiale, avec en poche une formation en économie pour le premier, et d’ingénieur pour le second. En 1995, ils décident alors de se focaliser sur la rénovation de transmissions, délaissant la mécanique générale. En 2003, le dernier fils, Rob, rejoint à son tour la société, et se focalise sur les achats, notamment la recherche de pièces nécessaires à la rénovation des transmissions. Un véritable travail de détective ! En effet, il n’existe pas de catalogue, Ganzeboom effectue du reverse engineering pour définir les méthodes et composants nécessaires. Et après plus de 20 ans d’expérience en la matière, le groupe s’est forgé une solide expérience, et a su s’entourer d’experts dans ses ateliers. La main-d’œuvre se révèle d’ailleurs difficile à trouver, et le groupe n’a d’autre choix que de recruter de très bons mécaniciens, qui apprendront sur les bancs de Ganzeboom les bons gestes.
En 2009, la société installe son siège sur Almelo, près de la frontière allemande, à 150 km d’Amsterdam, dans des locaux plus grands. Un atelier reste en place à Rosmalen, le siège historique, pour réceptionner des véhicules, et desservir le sud de la Hollande. Le site d’Almelo accueille la plus grosse partie des employés et des activités. L’espace de 4 000 m2 se divise en trois parties : l’administration, l’atelier et le magasin. Ce dernier pèse 70 % du chiffre d’affaires, contre 30 % pour l’atelier, et continue de prendre de l’importance. En termes de responsabilité, il apparaît bien plus avantageux de vendre les composants, tout en donnant des informations techniques, que de procéder à la prestation… Pour autant, “pour maîtriser la technologie, négoce et atelier vont de pair, assure Mark Ganzeboom. Le fait d’intervenir sur les systèmes nous permet de les appréhender, et nous pouvons ainsi mieux guider nos clients via notre hotline technique, pour leurs opérations. De plus, nous connaîtrons exactement les pièces et les outils nécessaires pour chaque intervention.” Ganzeboom créé d’ailleurs lui-même des kits qui comprennent consommables et outils pour procéder à l’intervention.
Un stock pour l’échange standard
Au total, l’entreprise stocke 18 000 pièces, dont les kits de rénovation TransTec du groupe Freudenberg, ainsi que 3 500 boîtes rénovées et 500 convertisseurs de couple. Ce stock tampon permet de procéder à un échange standard et donc de gagner du temps dans la livraison. Et il contient des pièces peu demandées, mais très recherchées, avec des applications sur des voitures anciennes. Dans ce cas de figure, le prix importe peu. Si la pièce se trouve en stock, elle sera tout de suite vendue. Si aucun rack ne contient la pièce voulue, il convient de rajouter le temps de la réparation, et l’envoi se fait 24h plus tard. Dans 88 % des cas, une fois l’organe reçu, il repart le lendemain. Au total, 5 personnes s’occupent d’expédier dans les 65 pays desservis, avec les Pays-Bas, l’Allemagne et l’Italie comme top 3.
Production en mini-série
La partie atelier contient 12 ponts, pour traiter les voitures de réparateurs qui délèguent les interventions sur la transmission à Ganzeboom. Elle s’organise ensuite par prestation : rénovation de bloc hydraulique, test de pression, rénovation de convertisseur, et rénovation de la boîte complète, avec l’assemblage final de tous les composants.
La partie tests des produits, comme dans le cas du Diesel, revêt une importance extrême. Dès qu’une pièce arrive chez Ganzeboom, elle est testée et, à chaque étape de la rénovation, elle subit des tests pour s’assurer de l’étanchéité du système. Un banc coûte environ 70 000 euros et il se révèle nécessaire de disposer de trois différents modèles pour intervenir sur toutes les marques.
La zone dédiée aux convertisseurs de couple reste la plus active, puisque 6 000 pièces sont rénovées chaque année. Ce chiffre s’explique car ce produit casse le premier quand une boîte se révèle défaillante. Six personnes travaillent à temps plein sur cette activité. L’organisation a été au maximum industrialisée, avec également des stocks tampons des composants intérieurs pour rénover le plus rapidement possible la pièce. Ganzeboom possède l’outillage nécessaire pour ouvrir les convertisseurs, tester les fuites ou le voilage, et même rectifier la pièce. Le spécialiste de la transmission intervient aussi sur le moyeu, si celui-ci a été endommagé par un défaut de la pompe à huile. Il découpe et ressoude la partie concernée. Une fois rénovés, les convertisseurs passent au sablage, avant de recevoir une peinture anticorrosion. Dans un souci de service aux clients, Ganzeboom dispose également d’un stock de pièces OE, directement négociées chez les constructeurs, se focalisant sur le parc européen.
A l’avenir, la famille Ganzeboom cherche autant à étendre son rayon d’action qu’à augmenter ses volumes de ventes, pièces et composants. Pour ce faire, l’entreprise expose sur les salons internationaux. Après un salon Equip Auto riche en contacts, elle se prépare pour Automechanika Frankfurt et ne s’interdit pas d’envisager à l’avenir le marché américain avec ReMaTec.