Les nouveaux défis du réseau TVI
C'est un nouveau rendez-vous qui se profile pour TVI. Après les 24h Business à Angoulême (16) en avril dernier, la convention à Marrakech (Maroc) en juin puis les 24h Techniques en septembre à Soyaux (16), le réseau de distributeurs et d'ateliers veut terminer l'année en beauté à Lyon, à l'occasion du salon Solutrans, du 21 au 25 novembre.
L'occasion pour l'enseigne de dévoiler sa nouvelle identité visuelle. Après 25 ans de bons et loyaux services, le logo TVI va s'offrir un “sacré coup de jeune”, promet Benoit Migeon, directeur général du groupement. L'événement viendra couronner une année pleine pour le réseau, qui a sensiblement renforcé ses positions sur ce marché de l'après-vente PL.
De nouveaux renforts
Premier motif de satisfaction : le maillage de l'enseigne, qui s'est encore étoffé ces derniers mois. En avril, ses rangs se sont renforcés avec l'arrivée d'APL42 (42) puis DAX Poids Lourd (40). Quelques mois plus tard, c'est le garage REVIP qui a rallié le réseau. Des renforts de poids pour TVI, qui s'appuie désormais sur 60 centres pour 35 agents.
Et ce n'est pas fini, puisque Benoit Migeon espère franchir le seuil symbolique des 100 points de service dans l'Hexagone avant la fin de l'année. Mais au-delà des chiffres, c'est surtout l'attractivité du groupement, en particulier auprès des agents et concessionnaires de marques, que son directeur général veut mettre en exergue.
"Depuis 2006, nous avons toujours eu des concessionnaires qui ont eu l'ouverture d'esprit de se tourner vers le multimarquisme. D'ailleurs, 50 % de nos sites arborent aujourd'hui une marque constructeur. […] Ces adhérents nous rejoignent car leur constructeur refuse parfois les bâtiments multimarques. Dès lors, TVI peut leur offrir des solutions. De plus en plus de distributeurs veulent également diversifier leurs métiers pour assurer la pérennité de leurs affaires, et s'intéressent notamment à l'entretien des semi-remorques. Ce qui bénéficie à TVI."
Parmi ses autres atouts, TVI promeut aussi son organisation collégiale. "C'est la base qui donne les orientations à suivre du réseau", confirme son directeur général. Une gouvernance à l'encontre des hiérarchies pyramidales dans lesquelles de nombreux distributeurs et réparateurs ne se retrouvent plus.
"Au-delà des aspects financiers ils retrouvent chez nous un ADN qui leur manquait : une organisation à taille humaine, une performance logistique, un réseau bien ancré localement et un spécialiste qui prend en compte les besoins de ses adhérents avec des outils flexibles, qui s'adaptent à chaque réalité de marché."
TVI met la gomme sur pneu
Second motif de satisfaction pour TVI : une activité qui reste dynamique. La plateforme logistique du réseau, Cedilog, située à Saint-Yrieix-sur-Charente (16), affiche une croissance de 20 %. Au catalogue, plusieurs gammes de pièces sont en nette hausse : produits pour semi-remorques, freinage air comprimé, filtration, pièces techniques, etc. Chez les adhérents, le bilan est également positif puisque leur activité a bondi en moyenne de 12 %.
Fort de ce dynamisme, le réseau s’est d’ailleurs fixé pour ambition d’élargir son portefeuille de services. Alors que de plus en plus de flottes de poids lourds privilégient un service "one stop shop", TVI veut s'affirmer sur l'activité pneumatiques. Si certains de ses centres proposaient déjà ce type de produits, le groupement a noué un partenariat avec le réseau de pneumaticiens Point S pour améliorer son sourcing. "Nous voulons passer à la vitesse supérieure en nous adossant à une enseigne de renom sur le marché", indique Benoit Migeon.
La diversification devient inéluctable pour les centres TVI qui font face à un environnement très concurrentiel. Outre les réseaux constructeurs et groupements, l’enseigne est aussi confrontée à la progression des indépendants régionaux (Norca et Global Distribution en particulier). Mais Benoît Migeon reste confiant, estimant que le vieillissement du parc roulant est aujourd'hui favorable à ses adhérents.
"On voit de plus en plus de flottes hésiter à renouveler leurs véhicules face aux incertitudes de la transition énergétique et à l'augmentation des coûts d'acquisition. Elles préfèrent donc pousser l'exploitation de leurs camions. Mieux réparer les véhicules est devenu une priorité pour ces exploitants."
Priorité aux ateliers
Le développement des motorisations alternatives (gaz, électrique, etc.) dans le parc poids lourd ne représente donc pas une menace pour TVI. Du moins à court terme.
"Je considère que nous avons encore cinq à six ans d'entretien du parc thermique. Depuis 2016, 141 000 camions et 46 000 remorques ont été immatriculés. Or notre cible reste les véhicules de plus de cinq ans. Il faut y ajouter un parc plus âgé qui vieillit encore, et un marché VO toujours très soutenu. Mais cette situation ne nous empêche pas de nous interroger sur le futur basculement du marché avec l'arrivée des nouvelles énergies", confie Benoit Migeon.
Avec ces perspectives, TVI veut concentrer ses efforts autour de deux axes : l'accès à la pièce et les prestations atelier. "Le négoce apportera du volume, mais la différence se jouera surtout dans les ateliers où nous devons valoriser notre savoir-faire." L'enjeu est d'autant plus important que la filière de l'après-vente PL fait toujours face à une pénurie structurelle de main-d'œuvre. "L'activité pourrait être meilleure s'il y avait les bras pour répondre à l'ensemble des demandes", déplore Benoit Migeon.
Face à ces difficultés, le réseau multiplie les initiatives, notamment auprès du jeune public. C'est la raison pour laquelle les 24h Techniques de septembre ont eu lieu au lycée Jean Albert Grégoire de Soyaux. À cette occasion, le groupement a organisé une opération "Vis ma vie" avec des chefs d'atelier et des étudiants en bac pro MVTR pour échanger sur leur parcours et leurs méthodes de travail.
TVI veut faire évoluer son organisation logistique
Outre ses forces vives à l'atelier, TVI veut aussi préparer l'avenir en renforçant ses différents outils. À commencer par sa solution de commande. En janvier dernier, le groupement s'est ainsi doté d'un nouveau shop marchand avec un catalogue de recherche intégré et plusieurs services associés : top ventes, archivage des commandes, reliquats, factures, gestion des actions commerciales, etc.
Pour accompagner la croissance de son activité, TVI s'est aussi penché sur l'amélioration de son outil logistique. Avec l'élargissement des gammes dans la plateforme Cedilog, une nouvelle cellule a vu le jour, contenant plus de 600 palettes. Un aménagement bienvenu mais qui ne sera pas suffisant pour accompagner les prochaines étapes de développement du réseau.
"La plateforme arrivera bientôt à saturation. Une question se posera donc sur notre entrepôt logistique. Notre métier de logisticien évolue : nous nous rapprochons de plus en plus de la grande distribution, même si nous ne traitons évidemment pas les mêmes volumes. Nous apprenons ce métier qui est devenu un marqueur stratégiquement important : rotation de produits, coûts des gammes, etc. Dans un marché compétitif, avec des marges par endroit très faibles, nous devons optimiser ces flux logistiques", analyse Benoit Migeon.
Pour illustrer ces nouveaux besoins, le directeur général prend pour exemple la hausse des livraisons express dans son réseau, alors que le niveau de stock chez les adhérents tend à se réduire. Avec la progression de ces flux, TVI envisage de consolider son maillage logistique pour mieux desservir l'ensemble du territoire.
"Il y a des barrières que Cedilog ne peut pas franchir. Si nous voulons attaquer des secteurs logistiques comme le nord de Paris, nous devons avoir certaines bases locales pour apporter un vrai service de proximité." De nouvelles implantations qui se justifient d'autant plus qu'elles permettraient à TVI de séduire plus facilement de nouveaux adhérents dans des zones éloignées de son stock central.