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Evelyne Barberot (GPA) : "Recycler les mobilités en un futur désirable et solidaire"

Publié le 2 avril 2024
Par La Rédaction
4 min de lecture
L'année 2023 a été marquée par une croissance sensible et une transformation profonde pour GPA. Fort d'un chiffre d'affaires record, le centre VHU a amorcé une réorganisation stratégique en devenant une entreprise à mission. Pour accompagner ce nouveau statut, l'entreprise familiale de Livron-sur-Drôme (26) multiplie les nouveaux projets, ce qui n'est pas pour déplaire à Evelyne Barberot, cogérante de GPA.
Evelyne Barberot a rejoint la société familiale, aux côtés de ses deux frères aînés, au milieu des années 80. ©GPA
Evelyne Barberot a rejoint la société familiale, aux côtés de ses deux frères aînés, au milieu des années 80. ©GPA

Le Journal de la Rechange et de la Réparation : L'année 2023 semble avoir été porteuse pour la pièce de réemploi. Comment s'en est sorti GPA au cours de cet exercice ?

Evelyne Barberot : 2023 a été une année très intense pour nous. Nous avons battu notre record de chiffre d'affaires en atteignant le seuil des 63 millions d'euros. Le groupe a également agrandi ses équipes avec l'arrivée de 44 collaborateurs. Nous comptons aujourd'hui plus de 230 personnes. Dans le même temps, nous avons procédé à une réorganisation profonde de l'entreprise. Nous y avons longuement réfléchi, et nous sommes persuadés que GPA n'a pas seulement un rôle économique à jouer sur son territoire, mais aussi social, sociétal et environnemental. Nous avons donc engagé la démarche pour devenir entreprise à mission, ce que nous sommes depuis octobre 2023. C'est très ambitieux et engageant. Nous voulons que ces valeurs deviennent la boussole de notre entreprise familiale sur le long terme. Dans une logique de coconstruction, nous avons monté plusieurs ateliers et travaillé avec de nombreux collaborateurs, occupant des postes très divers. Cela nous a permis de partager de très bons moments, tout en mobilisant une puissante dynamique collective. Nous nous sommes dotés d'une raison d'être : recycler les mobilités en un futur désirable et solidaire.

2023, c'est aussi une quadruple certification pour GPA avec le renouvellement des normes ISO  9001, 14001 et 45001 concernant la sécurité, mais aussi 50001 pour la maîtrise de l'énergie. Nous avons, en outre, été labellisés Great Place to Work, ce qui est une reconnaissance de la qualité de l'environnement de travail de l'entreprise. Nous avons aussi signé la Charte de la diversité, et nous nous impliquons sur notre territoire dans des démarches de réinsertion.

Sur le plan environnemental, nous menons plusieurs initiatives pour réduire notre bilan carbone. Quatre hectares de parc ont déjà été couverts par des ombrières photovoltaïques, ce qui nous permet aujourd'hui d'alimenter en électricité les deux communes voisines. Cette année, nous voulons aller encore plus loin. Outre l'expérimentation de biocarburants dans nos camions, nous avons ainsi décidé d'agrandir notre parc photovoltaïque et d'investir dans la construction d'une éolienne pour répondre à nos propres besoins en énergie.

J2R : Plusieurs indicateurs témoignent d'un meilleur taux d'utilisation des pièces de réemploi dans les garages. Confirmez-vous cet essor ?

E. B. : Oui, cet essor a été perceptible aussi bien pour la pièce de carrosserie que la pièce mécanique. Avec l'inflation, le budget des ménages est très contraint. Or, les pièces d'occasion sont généralement moins chères de 50 à 90 % par rapport aux produits neufs… Ce qui soutient la demande. C'est aussi un marché qui se structure. On trouve aujourd'hui de la pièce de réemploi de meilleure qualité. Chez GPA, toutes nos pièces sont garanties deux ans, et bénéficient des mêmes prestations qu'une pièce neuve. Tous ces paramètres peuvent expliquer la forte progression de ce secteur, qui représente à peu près 4 % du marché de la rechange, avec une augmentation globale de chiffre d'affaires de 300 à 530 millions entre 2017 et 2021. Aujourd'hui, nous démontons dans nos ateliers 70 voitures par jour et expédions environ 1 000 colis quotidiennement.

J2R : Comment faites-vous pour pouvoir vous assurer d'un flux de véhicules suffisant ?

E. B. : Nous avons des contrats avec des partenaires assureurs. Notre savoir-faire est reconnu. GPA existe depuis 1962, et jouit aujourd'hui d'une réputation très positive dans le secteur. Nous avons franchi un cap en déployant notre site industriel en 2019, qui nous permet de traiter beaucoup plus de véhicules. Nous avons aussi renforcé nos espaces de stockage. Tous ces investissements alliés à notre expérience confortent les relations de confiance tissées avec tous nos partenaires. C'est d'autant plus important que de nouveaux acteurs internationaux arrivent sur le marché, en intégrant notamment certains confrères. Nous devons sans cesse innover et maintenir haut nos exigences qualitatives !

J2R : Johan Renaud [codirigeant de GPA, ndlr] m'avait confié en septembre dernier son souhait d'étendre les implantations du groupe. Où en est ce projet ?

E. B. : Il est toujours d'actualité, et nous devrions étendre effectivement notre présence en 2024 et 2025. Mais il est encore trop tôt pour en parler…

A lire aussi : Aniel Marketplace progresse dans l'économie circulaire avec GPA

J2R : GPA fait partie d'Autolia, via TF (ex-Temot France). Avez-vous réussi à développer des synergies autour de la PRE avec les autres adhérents du groupement ?

E. B. : Oui, nous travaillons notamment avec l'Agra et ses distributeurs en mettant notre catalogue à leur disposition. C'est un sujet qui monte en puissance dans leurs rangs. Pour mémoire, Autolia est actionnaire de Temot International pour le marché français et fédère des acteurs très diversifiés, parmi lesquels Flauraud, Barrault, TF, Norca, TVI et l'Agra.

J2R : Avez-vous conservé la présidence de TF ?

E. B. : Effectivement, je suis toujours présidente de TF, qui regroupe plusieurs acteurs dont le réseau D2Alliance. Nous avons d'ailleurs la volonté de renforcer le groupement avec des spécialistes des produits remanufacturés, et plus largement des acteurs de l'économie circulaire.

J2R : Quels sont les futurs projets qui vous mobiliseront prochainement chez GPA ?

E. B. : Dans notre optique de tendre vers une industrie responsable et durable, nous interrogeons en permanence nos process et notre modèle de croissance, que nous souhaitons le plus vertueux possible. C'est dans cet esprit que nous envisageons de futurs développements en France. Parmi nos autres ambitions, nous avons aussi la volonté de créer notre fondation.

J2R : Portez-vous toujours le projet de bâtir un atelier de démontage destiné aux poids lourds ?

E. B. : Oui, ce dossier fait effectivement partie des sujets sur lesquels nous travaillons. C'est un projet qui devrait voir le jour en 2024. Ce site nous permettra d'étendre nos activités aux véhicules industriels et aux engins agricoles.

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