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Equipements

L'équilibrage des roues, un enjeu grandissant

Publié le 11 mars 2024
Par Jean-Marc Felten
3 min de lecture
Les grandes roues sont source de défauts d'équilibrage, liés à l'importance prise par les bras de levier des balourds sur les axes et le plan de rotation. L'essor des dimensions dépassant les 20 pouces de diamètre de jante n'est donc pas favorable à un bon équilibrage. Aussi, une formation adaptée et une machine précise sont indispensables.
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L'équilibreuse répond à plusieurs besoins : identifier les balourds présents sur la roue (en statique et en dynamique), déterminer la masse nécessaire à la correction et proposer un point de pose de la masse. ©AdobeStock

Avec l'accroissement du diamètre des roues, le 20 pouces est devenu courant en série. Conséquence : tout défaut d'équilibrage est immédiatement perçu par le conducteur et ses passagers. La bonne réalisation de cette opération après montage du pneu est donc incontournable.

Les balourds des roues

Le déséquilibre des roues est dû à la présence de balourds sur l'assemblage jante-pneumatique. Ceux-ci peuvent se présenter sous deux formes : statique ou dynamique. Le premier est un déséquilibre de la roue par rapport à l'axe de rotation du moyeu de roue. Il peut être résolu par l'ajout d'une masse similaire en symétrie.

Le balourd statique se manifeste sur la route par un effet de rebond vertical de la roue qui va s'enfoncer sur le sol (en comprimant le pneumatique) lors du passage du balourd en bas, et par un décollement du pneu de la route lors du passage du balourd en position supérieure de la course de cette masse trop importante. C'est la conséquence de la force centrifuge du surpoids.

La seconde forme de déséquilibre est dynamique, elle ne s'exprime que lorsque la roue est en rotation. Elle se caractérise par des vibrations transversales qui exercent une force sur l'axe entraînant la roue vers la droite et la gauche, alternativement. Ces forces sont générées par une masse extérieure au plan médian de la roue. Celle-ci exerce en rotation un couple détournant l'ensemble de l'effet gyroscopique, qui stabilise normalement la roue verticalement.

Le fonctionnement de l'équilibreuse

L'équilibreuse est une machine qui apporte une aide au mécanicien dans la recherche des balourds et la détermination des masses à répartir sur la jante. La roue est fixée de façon strictement rigide et parfaitement centrée sur l'arbre de l'équilibreuse, en rotation sur des paliers à roulements. L'arbre peut accepter des vibrations qui sont mesurées par des capteurs piézoélectriques. Une électronique de traitement des signaux permet de mesurer les masses des balourds et leur position angulaire.

L'opérateur indique à la machine les dimensions de la roue pour que le logiciel puisse établir le poids des masses et leur positionnement sur la jante. L'assistance de l'électronique et d'un affichage vidéo permet de gagner en rapidité et en précision. Certaines équilibreuses proposent aussi une automatisation du lancement de la roue et de la durée de rotation, ainsi que l'arrêt à une position très précise pour le positionnement des masses. Les machines perfectionnées ne sont donc pas superflues.

Les cas particuliers

Le déséquilibre dynamique est plus important si la jante est large. Un pneu moto ne nécessite pas (sauf pour les grosses dimensions) d'équilibrage dynamique, un équilibrage statique peut suffire. Plus la roue est petite (à l'instar des roues d'Austin Mini), de dix pouces de diamètre, moins l'équilibrage est nécessaire. Bien que la roue tourne beaucoup plus vite qu'une roue classique, les balourds exercent des forces plus faibles car le bras de levier (distance avec le centre de rotation) est moins important.

En cas de balourd très important, il faut essayer de dissocier l'ensemble des balourds (jante et pneu) en déplaçant le pneu sur la jante. En général, il suffit de partir sur un demi-tour avant de refaire un équilibrage. Il faut également vérifier le bon centrage de la roue sur l'équilibreuse. Des centreurs adaptés à chaque type de roue sont disponibles auprès d'équipementiers spécialisés : soit le fabricant de l'équilibreuse, soit les spécialistes du centrage, comme la marque allemande Haweka.

S'équiper et se rééquiper

Avant de renouveler son équipement, il faut savoir si son équilibreuse est encore en mesure d'assurer le travail quotidien. La machine effectue des mesures de précision, comme un analyseur de gaz. C'est un équipement de métrologie qui doit donc être régulièrement étalonné. Chaque fabricant et chaque machine ont leur propre protocole d'étalonnage.

Pour vérifier simplement si la machine est fiable, il faut procéder à l'équilibrage très soigneux d'une roue avec un balourd initial important (environ 30 g). Déplacer ensuite la masse d'équilibrage à 180° sur la jante, puis vérifier l'équilibrage. Celui-ci doit être la somme de la masse de correction et du balourd initial.

A lire aussi : Le marché des équilibreuses sur les chapeaux de roue

Avec les diamètres toujours plus importants des roues actuelles, une équilibreuse doit pouvoir accueillir des dimensions atteignant jusqu'à 24 ou 26 pouces. Le remplacement des pneumatiques est souvent lié à une usure irrégulière. Si l'équilibrage est un passage obligatoire, il ne faut pas oublier de déterminer l'origine de cette usure.

Pièces de la liaison au sol (articulations, amortisseurs, roulements, freins, etc.) et défauts de géométrie sont à surveiller systématiquement lors d'une intervention. Enfin, rappelons que sur les véhicules récents, toute intervention sur l'un de ces éléments devra être suivie d'un calibrage des Adas !

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