Stations de climatisation : une ou deux machines ?

Alors que la majorité du parc roulant était équipée de gaz R134, 2017 a marqué un tournant : tous les véhicules neufs doivent fonctionner au R1234yf. Avec un parc moyen âgé aujourd’hui de plus de 11 ans, nous pouvons donc estimer que la part des deux frigorigènes se vaut. Pour la rechange indépendante, l’ancien gaz reste majoritaire, même si le nouveau, moins nocif pour l’environnement, est de plus en plus présent en atelier.
"La différence majeure, c’est que le garagiste n’a pas besoin d’agrément pour travailler avec une station pour gaz R1234yf, contrairement au R134", rappelle Hervé Gaftarnik, directeur du pôle produits et services chez Clas.
Ancien gaz, nouveau gaz ou bi-gaz ?
Qui dit deux gaz différents dit deux stations différentes. "Après l’arrivée du R1234yf, les ventes de machines de climatisation ont augmenté, car les ateliers se sont équipés d’une seconde machine, confirme Thomas Caron, country manager de Magneti Marelli en France. À ce jour, tous les garages ne sont pas encore équipés pour celui-ci, ce qui soutient encore les ventes." En 2022, l’équipementier a lancé une nouvelle gamme : l’Alaska. Historiquement tourné vers les principaux consommables liés à la maintenance du circuit de climatisation, Clas distribue aussi des stations depuis trois ans.
De son côté, Texa était en avance sur le R1234yf. Dès le début des années 2010, l’équipementier italien "était prêt", selon Francis Pègues, directeur général de la filiale française. Sur un marché tricolore sur lequel il se vendrait entre 4 200 et 4 500 stations de climatisation par an, Texa en a écoulé 1 800 en 2022, et 65 % sont dédiées au R1234yf ou bigaz.
Pour rappel, cette dernière version permet de travailler sur les deux gaz avec une seule machine grâce à deux bouteilles et deux circuits indépendants. Une polyvalence qui présente certains avantages, même si les avis divergent toujours à son sujet. "Certains la trouvent fantastique, car cela prend moins de place que deux machines distinctes en atelier, et qu’il n’y a qu’un seul contrat d’entretien. D’autres ne veulent pas en entendre parler car, si elle tombe en panne, vous n’avez plus de machine du tout", résume Francis Pègues.
Une prestation rentable
Le plus souvent, les stations “simples” conçues aujourd’hui peuvent être utilisées tant pour le R134 que le R1234yf, avec une nécessité d’être configurée pour l’un des deux gaz avant utilisation. Texa propose aussi des machines dédiées aux rares climatiseurs fonctionnant au CO2. Autre tendance notable : de plus en plus de machines affichent un mode automatique. "Une fois lancée, la machine travaille toute seule sur la demi-heure d’intervention. Pour une centaine de prestations à l’année à 70-90 €, c’est rentable, d’autant qu’une station bien entretenue peut durer vingt ans", avance Hervé Gaftarnik. Sans surprise, l’intervention la plus réalisée en atelier reste la recharge du système.
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"Sur un plan technique, il n’y a pas de machine révolutionnaire par rapport à une autre, lance Francis Pègues. La différence se fait sur le service : la disponibilité, les délais de livraison, le conseil, le SAV…" Si le marché est stable, "il est appelé à évoluer positivement", selon le directeur général de Texa France, qui conclut : "Les véhicules électriques auront besoin de systèmes qui fonctionnent, car la boucle de climatisation sert notamment le refroidissement des batteries. Ce sera un marché fondamental à long terme. Nous nous y préparons."
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