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Distribution

Adipa reprend du service

Publié le 22 avril 2020
Par Nabila Albour
3 min de lecture
La plateforme de Saint-Herblain, dirigée par Laurent Ferré, est de nouveau opérationnelle depuis le 21 avril 2020. Après une chute de 45 % de l’activité en mars, cette reprise s’opère sur la base du volontariat et dans le respect des règles sanitaires.
Une vingtaine de collaborateurs sur les 36 que compte Adipa ont accepté de reprendre le chemin de la plateforme.

Le marché de la distribution de pièces est en souffrance. Selon une récente enquête de la Feda, la baisse d’activité pour la filière dépasse en moyenne les 75 %. Une triste réalité à laquelle la plateforme de Saint-Herblain, Adipa, doit faire face depuis quelques semaines et qui a motivé - en partie - la décision de sa réouverture à compter du 21 avril.

"Comme nous avons arrêté le 17 mars à l’annonce du confinement, la baisse d'activité sur ce mois atteint 45 %. En avril, nous n'allons travailler que 8 jours sur le mois. Le recul sera de l’ordre de 80 %", estime son dirigeant Laurent Ferré. Pour surmonter cette mauvaise passe, le patron a notamment puisé dans l’éventail de mesures exceptionnelles de soutien telles que le prêt garanti avalisé par la Banque publique d’investissement.

Si le motif économique est donc bien à l’origine de la réouverture, la reprise se fait avant tout sur la base du volontariat de ses troupes. Ainsi, sur les 36 collaborateurs que compte l’entreprise, une vingtaine reprendront pour le moment le chemin des bureaux et de l’entrepôt selon leur fonction.

"Adipa ne peut pas se permettre de faire des résultats comme celui du mois de mars trop longtemps. Nos clients professionnels toujours en activité ont aussi besoin de nous. Mais il s’agit aussi du bien-être psychologique de nos collaborateurs qui n’attendaient que ça. Lorsque nous les avons sollicités à ce sujet la semaine dernière, une heure après, nous avions 20 réponses favorables à la reprise de l’activité. Pour le reste, il y a des personnes à risques et qu’ils ne seraient pas prudent de faire venir sur le site ou qui ont des enfants à garder", rapporte Laurent Ferré.

Règles sanitaires et équipement de protection

A cet égard, l’autre condition sine qua non de la reprise pour le dirigeant est la mise en place de règles sanitaires et la fourniture de l’équipement indispensable à la protection des collaborateurs sur le site. Ainsi, outre les gestes barrières contre le virus, le chef d’entreprise a décidé de s’investir personnellement en prenant la température matin, midi et soir de chacun de ses 20 salariés.

De plus, ce dernier a prévu la mise à disposition de gants, gel hydroalcoolique mais aussi de masques dont le stock actuel devrait permettre à son équipe de tenir au moins trois semaines en attendant de recevoir la livraison de 8000 unités supplémentaires. "Nos locaux qui s’étendent sur 5000 m² devraient permettre de respecter facilement les mesures indispensables de distanciation sociale. Les bureaux ont été désinfectés. Nous disposons d’un stock de masques, de gel mais surtout de gants indispensables pour nos salariés en entrepôt. S’agissant des masques, 8000 ont été commandés auprès de 4 fournisseurs différents et nous espérons qu’ils ne feront pas l’objet de saisie par les douanes car le but n’est pas de les vendre mais de protéger mes collaborateurs et leurs familles et d’en conserver car cette situation risque de durer encore un moment", explique Laurent Ferré.

Un stock de 5 millions de pièces

Côté logistique, la plateforme qui dispose d’un stock de 5 millions de pièces peut s’appuyer sur un réseau de fournisseurs et de livreurs qui ont maintenu leur activité ou ont amorcé la reprise depuis l’annonce de la fin du confinement.

"Un certain nombre de clients et de partenaires ont rouverts ou vont rouvrir pour anticiper la date butoir du 11 mai. Les choses commencent à rentrer dans l’ordre. Au niveau des équipementiers, tout ce qui était bloqué depuis le 17 mars a été livré. Côté livraison, j’ai sondé les principaux transports express comme Ciblex ou France Alliance la semaine dernière. En temps normal, sur 20 départements nous en livrons 17 le matin pour l’après-midi et le reste pour le lendemain matin. Dans le contexte actuel, nous pourrons livrer 10 départements à la demi-journée sur 15 dans un premier temps et le reste pour le lendemain avant de retrouver progressivement un service normal", assure Laurent Ferré.

L’autre atout sur lequel compte le chef d’entreprise est l’appartenance au réseau Apprau, dont il est encore le président jusqu’à la prochaine assemblée générale. Les différents membres du groupement se montrent solidaires en mutualisant leurs besoins en matériel et en stocks afin de traverser la crise dans les meilleures conditions.

"Nous avons une conférence téléphonique par semaine. Les autres Apprau que ce soient Motorparts, Dasir ou Chaussende fonctionnent aussi en effectifs réduits avec un faible chiffre d’affaires. Nous sommes solidaires sur le matériel comme sur les commandes de masques que j’ai passées dont deux avec Apprau. De plus, si l’un de nous a la chance de maintenir un bon niveau ventes tandis qu’un autre a son activité au ralenti,  nous ferons du transfert de stocks et nous nous en rétrocéderons si besoin", affirme le dirigeant.

Soucieux du respect des règles sanitaires qu’il compte poursuivre, pour sa part, au-delà du 11 mai, Laurent Ferré demeure malgré tout optimiste quant à cette reprise. "Je souhaite bon courage à toute la profession et à tous les dirigeants, chefs d’entreprise qui doivent affronter cette calamité car ils ont dû tout comme moi passer des nuits très courtes depuis quelques semaines. Mais je sais qu’il y a aussi beaucoup de gens bien qui ont du talent dans notre profession et qui nous aideront à rebondir", conclut-il.

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