Alliance européenne pour recycler des pneus usagés en pneus neufs
Les chiffres sont éloquents. Chaque année, 1,6 milliard de nouveaux pneus sont vendus dans le monde, ce qui représente environ 26 millions de tonnes de gommes. En parallèle, le même volume de produits entre dans la catégorie des pneus usagés. Si la filière est aujourd'hui organisée d'une part pour les collecter et d'autre part pour les valoriser, dans les faits, cet ensemble n'est que partiellement exploité.
50 % des pneus usagés sont exportés
Par ailleurs, les procédés actuels de traitement des pneus usagés ne sont pas circulaires et ne produisent que peu de matière première réutilisable dans l’industrie du pneumatique. En l'absence de solutions fiables et intéressantes au sein de l'Union européenne, plus de la moitié des pneus de seconde main et en fin de vie sont ainsi exportés vers des pays lointains, où les normes et les réglementations s'avèrent moins strictes.
Pour trouver une réponse à cette problématique, une alliance européenne vient de voir le jour. Dénommé BlackCycle, ce projet implique 13 organismes* français, allemands, danois, espagnols et grecs au sein d'un partenariat public-privé. A la baguette, on retrouve le groupe Michelin qui travaillera ainsi avec six autres industriels, cinq organismes de recherche et de technologie (RTO) et un pôle d'innovation.
Une concrétisation d'ici 5 à 6 ans
Comme expliqué dans un communiqué commun, ce consortium "mettra au point des solutions spécifiques pour produire des matières premières durables destinées aux pneumatiques : collecte des pneus usagés et sélection de la matière première, optimisation de la pyrolyse, raffinage et valorisation de l’huile, optimisation des procédés de four et évaluation des performances des pneumatiques durables créés".
A horizon cinq ou six ans, l'objectif du projet est que près d'un pneu usagé sur deux en Europe soit incorporé dans un cercle vertueux et puisse servir à la production d'enveloppes neuves. Financé par le programme Horizon 2020, BlackCycle bénéfice d’un budget global avoisinant 16 millions d’euros et d’un financement européen d’environ 12 millions d’euros.
* Michelin, Aliapur, Axelera, Ineris, Orion, Pyrum, Estato, CPERI/CERTH, CSIC, Sisener, Hera, Icamcyl, Quantis.