Automobile : 2 559 défaillances d’entreprises en 2023-2024
Les entreprises du secteur de l’entretien-réparation et du commerce automobile ont connu un second trimestre 2024 compliqué. Selon une étude de l'Observatoire BPCE, les procédures de sauvegarde, de redressement et de liquidation judiciaire d’entreprises sont en hausse de 28 % sur cette période par rapport à 2019 (avant crise). Sur les douze derniers mois, 2 559 sociétés (+23 %) se sont retrouvées dans cette situation.
Toutes activités confondues, BPCE annonce 16 405 défaillances entre avril et juin 2024 (et 62 844 sur 12 mois), soit une hausse de 21 % par rapport à 2019. Ce qui en fait le pire deuxième trimestre depuis le lancement de l'enquête il y a quinze ans. D'après BPCE, 62 000 emplois seraient menacés par cette situation.
695 défaillances dans l'auto au second trimestre 2024
Ce record de défaillances "s’explique en partie par un phénomène de rattrapage des défaillances évitées de 2020 à 2022 et confirme certains signaux d’alerte déjà perceptibles antérieurement", souligne Alain Tourdjman, directeur des études et prospective BPCE. De nombreuses entreprises fragilisées ont vu leur défaillance retardée par les mesures d'accompagnement mises en place durant la pandémie. Celles qui n'ont pu rebondir sont aujourd'hui défaillantes.
Parmi les défections du second trimestre 2024, figurent 695 sociétés des professions de l'automobile. Sur un an, les liquidations judiciaires dans l’entretien réparation sont supérieures de 27 % à leur niveau de 2019 et de 24 % dans la distribution auto. Elles atteignent ainsi leur plus haut niveau depuis le début de ce suivi statistique, il y a 15 ans.
Détail préoccupant : les entreprises les plus petites et récentes souffrent, mais elles ne sont plus les plus touchées. Désormais, une hausse des défaillances d'entreprises un peu plus âgées, de 3 à 9 salariés, est amorcée. Celle-ci s'élève à +32 %, contre +30 % pour l'ensemble des secteurs économiques.
Mais plus encourageant, les PME-ETI de plus de 10 salariés résistent nettement mieux que les autres secteurs. Leur hausse des défaillances est de 28 % par rapport à 2019 (contre 56 % en moyenne globale). A contrario, les plus petites entités sont les moins épargnées, avec une augmentation de 20 % (contre 16 %).
Stabilisation des défaillances à un haut niveau
Autrement, des disparités régionales existent aussi. Les régions les plus touchées sont la Bourgogne Franche Comté (+49 % de défaillances), Paca (+47 %), l'Ile-de-France (+44 %) et la Normandie (+38 %). Celles qui résistent le mieux sont l'Occitanie (+6 %), Auvergne Rhône Alpes (+7 %) et le Grand Est (12 %).
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Pour les prochains mois, l'observatoire ne prévoit pas de "tsunami" de défaillances. Néanmoins, il en prévoit globalement 65 000 supplémentaire d'ici à la fin 2024. La BPCE entrevoit "une probable accélération du nombre de défauts de petites entités, jusque-là moins exposées mais un léger mieux dans les secteurs qui ont été ces derniers trimestres très affectés par les arbitrages de consommation des ménages".
Cela concernerait notamment le commerce alimentaire et les services aux particuliers. Une partie des services automobiles sont donc concernés. Ces observateurs pensent que les défaillances de PME et ETI vont se stabiliser à un haut niveau. 250 000 à 265 000 emplois seraient menacés. Cette analyse à plus long terme de la BPCE complète celle dévoilée par d'Altares à la fin du second semestre. Un peu plus pessimistes, ces observations annoncent également que le seuil de la tempête pourrait être derrière nous.