Brembo lance sa filiale française
La France est l'un des quatre pays dans lesquels l'équipementier italien Brembo a annoncé la création de nouvelles entités lors du salon Automechanika Francfort 2024.
En effet, outre l'Hexagone, le groupe entend aussi renforcer sa présence au Brésil (Campinas), en Australie (Melbourne) et en Thaïlande (Rayong). Si ce dernier site accueille une nouvelle usine, ses autres implantations sont commerciales.
S'adapter aux spécificités françaises
Avec la création de cette nouvelle filiale en France, Brembo espère accélérer son activité dans un marché où ses performances restent en-deçà de ses attentes. Son objectif premier est de consolider ses liens avec les groupements locaux.
"La France est un marché prioritaire, car nous n'y sommes pas contents de nos résultats. Nous y vendons moins de produits en moyenne qu'en Afrique et au Moyen-Orient, affirme Roberto Caravati, président des activités après-vente mondiales de Brembo. Cela est dû à des erreurs que nous avons commises par le passé… Ainsi qu'à un problème historique : nous n'y travaillons pas avec les deux plus importants groupements. Alors qu'ailleurs, nous travaillons avec les plus importants, comme LKQ et Intercars". La marque y est néanmoins présente via d'autres réseaux de distribution, à l'instar de Doyen Auto France.
Désormais, la filiale pourra compter sur ses propres forces pour s'adapter aux spécificités du marché tricolore. Le groupe a ainsi recruté Renato Sanna, pour prendre la tête de sa nouvelle entité. Celui-ci bénéficie d'une solide expérience dans l'après-vente automobile. En effet, il a œuvré pendant plus de 20 ans chez Bosal, jusqu'à la direction générale de sa filiale française. Arrivé à son nouveau poste en septembre 2024, il constitue actuellement son équipe.
Brembo à la recherche de la bonne position
Fort de cette nouvelle organisation, Brembo vise les 10 % de parts de marché en France. En Italie et en Espagne, la marque représente le tiers des ventes à l'aftermarket. Pour parvenir à ses objectifs, l'équipementier se dit prêt à adapter ses positions, sans renier toutefois son positionnement de marque haut de gamme.
"Nous devons encore positionner nos produits et nos marques au juste prix", pense Roberto Caravati. "Notre niveau de service est très bon, à hauteur de plus de 90 %, nous sommes prêts à livrer en moins de 24 heures toutes les plateformes françaises à partir du stock italien".
Le nouveau dirigeant dispose donc de sérieux atouts pour développer la célèbre marque de produits de freinage. Ses gammes auraient d'ores et déjà convaincu l'un des deux plus grands groupements du pays...
Mais le défi reste de taille sur l'un des marchés les plus bataillés de l'aftermarket. La filiale tricolore pourra toutefois compter sur l'appui du groupe qui compte 32 sites et 9 centres de R&D, employant 15 600 salariés dans 15 pays. Son chiffre d'affaires s'est élevé à 3,8 milliards d'euros en 2023.