Clap de fin pour Automotive Factory Parts (AFP)

Si l'annonce n'est qu'une demi-surprise, son officialisation reste un petit séisme à l'échelle de la rechange tricolore. Le 20 novembre 2025, le tribunal de commerce de Nanterre (92) a prononcé la liquidation d'Automotive Factory Parts (AFP). La société fondée en 2009 par Serge Falco s'était déclarée en cessation de paiement quelques semaines auparavant.
Basée à Gennevilliers (92), l’entreprise a longtemps été l’une des plus dynamiques ainsi que l’une des plus vastes plateformes indépendantes d’Île-de-France. Depuis l'été 2016, AFP exploitait un entrepôt de 12 000 m2 développés, capables de stocker près de 60 000 références. Il y a encore deux ans, elle présentait un chiffre d'affaires de 17,5 millions d'euros.
Sans son fondateur, AFP n'était plus vraiment AFP
Dès lors, comment expliquer une chute aussi brutale ? L'une des réponses tient en grande partie dans la disparition soudaine de son dirigeant-fondateur en janvier 2024. Professionnel aguerri, observateur averti et personnage attachant, Serge Falco portait à bout de bras une entité qu'il avait bâtie après avoir évolué chez plusieurs équipementiers (Magneti Marelli, etc.) et distributeurs (Cecauto, Orion).
Sans lui, AFP n'était plus vraiment AFP. Ses héritiers ne souhaitant pas prendre la relève, c'est IDLP, actionnaire minoritaire de la plateforme, qui avait pris le relais. Le groupe de la famille Godefroy avait même dépêché l'un de ses fidèles, Philippe Gougeon, pour assurer la continuité et gérer les affaires courantes. Mais leurs efforts n'ont pas été récompensés et la situation s'est rapidement dégradée. En moins de deux ans, le CA de la société a été divisé par quatre.
Aucune piste de reprise n'a abouti
Si la question d'une reprise par IDLP aurait pu se poser, il n'en a, en réalité, jamais été question. "Nous avons déjà deux sites à Gennevilliers, rappelle Fabrice Godefroy, son directeur général. Ce n'était pas viable pour nous d'en avoir un troisième." "Pour autant, on a tout fait pour maintenir l'entreprise à flot", affirme-t-il à plusieurs reprises.
"Alors même que nous n'avions qu'une part infime dans le capital d'AFP, nous nous sommes engagés pendant des mois pour tenter de trouver une solution. Deux ans c'est long… Il y a eu plusieurs pistes, qui ont été plus ou moins loin, avec différents profils de repreneurs mais rien n'a jamais abouti. Jusqu'à Equip Auto, on y croyait mais après le salon on a compris que ça ne fonctionnerait pas."
Reste-t-il un dernier espoir ?
Pour le dirigeant le cœur du problème, mais aussi quelque part la magie du sujet, tient précisément dans la perte du fondateur. "Serge, comme dans beaucoup de petites structures, était omniprésent et cumulait plusieurs responsabilités. C'était impressionnant de voir tout ce qu'il faisait. Avec son départ, c'est l'ADN d'AFP qui est parti et tout est devenu plus difficile. La société tenait grâce à lui."
Maintenant que la liquidation a été actée, un rebondissement est-il encore possible, permettant au passage de sauver la douzaine de salariés ? "Si pendant deux ans, rien n'a abouti, je ne vois pas pourquoi les choses bougeraient maintenant" analyse Fabrice Godefroy. Si un ultime espoir demeure, l'histoire d'AFP semble malgré tout sur le point de s'arrêter. Une triste conclusion.
