Comment Bosch optimise sa stratégie pour l'après-vente automobile

Alors que ses résultats consolidés sont encore attendus, la filiale française du groupe Bosch se montre satisfaite de son exercice 2024 sur le marché de la rechange automobile. "Après une année record en 2023, nous avons enregistré une nouvelle accélération de notre croissance l'an dernier. Ce qui n'était pas gagné car nous ne bénéficions plus des effets inflationnistes", expose Gaël Navinel, responsable de la division Automotive Aftermarket France & Benelux du groupe Bosch.

Dans l'Hexagone, le groupe a enregistré une hausse de ses ventes sur la quasi-totalité de ses familles de produits et dans l'ensemble de ses canaux de distribution. Même la famille de produits Diesel est restée dynamique, malgré l'électrification croissante du parc roulant. Seule ombre au tableau : l'activité liée aux équipements d'atelier a marqué le pas, impactée par des incertitudes fiscales et un contexte politique peu favorable.

Une stratégie axée sur l'efficacité et la rationalisation

Dans un contexte moins porteur pour les professionnels de la rechange – du moins si l'on en croit les derniers baromètres de la Feda – les résultats enregistrés par le groupe Bosch sont plus qu'encourageants. Outre les effets bénéfiques du vieillissement du parc roulant, selon Gaël Navinel, il faut y voir les fruits d'un "travail de fond" mené depuis plusieurs mois. L'industriel allemand s'est notamment illustré par une révision de son portefeuille produits, à la référence près. Ce qui s'est traduit par une réduction significative de son catalogue.

"Pour nos clients, ça signifie moins de complexification dans l'identification des produits et, de notre côté, nous avons allégé notre supply chain", ajoute le responsable de la division Automotive Aftermarket. Fort de cette stratégie, le groupe assure avoir amélioré son taux de service, se fixant pour ambition de dépasser le seuil de 90 %. Pour atteindre cet objectif et gagner en réactivité, Bosch prévoit d'ailleurs de rapatrier en France son service client aftermarket, actuellement basé à Bruxelles, en Belgique.

Dans un souci de rationalisation de son circuit de distribution, l'équipementier a, en outre, prévu cette année de changer le modèle de distribution de sa marque HC Cargo. Ce qui entraînera la fermeture, en avril, du site d'Olivet (45).

Bosch à l'assaut du poids lourd

Afin de maintenir son développement sur le marché de l'après-vente, le groupe n'exclut pas non plus de renforcer son portefeuille produits. Un dessein pas si évident à mettre en œuvre alors que l'industrie automobile doit accélérer son virage vers l'électrique.

"Contrairement à beaucoup d'équipementiers, dont l'aftermarket est très dépendante de la première monte, nous bénéficions d'une réelle autonomie qui s'inscrit pleinement dans la stratégie monde de Bosch Mobility", soutient Gaël Navinel. Rappelons d'ailleurs que le catalogue aftermarket du groupe s'est déjà étoffé l'an dernier d'une nouvelle gamme climatisation.

Parmi les priorités pour 2025 figure le développement de la gamme poids lourd, un segment où le groupe se considère encore "sous-représenté". "Nous avons donc un important potentiel de croissance sur ce marché en France", concède le dirigeant de la division Automotive Aftermarket France & Benelux. Pour y remédier, Bosch a nommé une responsable marketing dédiée au PL, chargée de structurer et de renforcer cette activité. L’objectif est clair : s’imposer comme un acteur incontournable sur ce marché.