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Défaillances d’entreprises 2025 : toujours nombreuses dans les services automobiles

Publié le 18 avril 2025
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Par Nicolas Girault
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2 min de lecture
Altares signale que les entreprises des services et du commerce automobiles continuent de subir une hausse des défaillances au premier trimestre 2025. Toutefois, l’expert des données BtoB perçoit quelques signaux encourageants.
Altares défaillance d'entreprise auto
Alors que le nombre de défaillances d'entreprises commence globalement à se stabiliser, les services automobiles restent encore à la peine pour l'instant. ©Bosch

Au premier trimestre 2025, le nombre d’ouvertures de procédures de sauvegarde, de redressements et de liquidations judiciaires est resté élevé dans le secteur automobile, selon l’observatoire d’Altares. Son dernier bilan révèle que 723 défaillances ont été enregistrées sur cette période pour la branche du commerce et de la réparation de véhicules. Soit une progression de 8,1 % par rapport à la même période en 2024.

Le taux de liquidations judiciaires dans les services auto sur cette période atteint 74,1 %. Elle est donc supérieure à la moyenne nationale des entreprises, tous secteurs économiques confondus. En effet, sur l’ensemble des 17 845 défaillances globales, 69,5 % mettent définitivement la clef sous la porte.

L'automobile reste en difficulté

Ce nombre global de défaillances reste nettement supérieur à la moyenne de 15 300 sur ces quinze dernières années. Celles-ci menacent aujourd’hui 71 000 emplois dans l’économie française, niveau inédit depuis la crise financière de 2009 (avec 73 000 emplois concernés à l’époque). Cependant, cette hausse globale de 4,4 % des défaillances au premier trimestre 2025 est la plus faible depuis quatre ans.

Dans le détail du secteur automobile, neuf entreprises ont été placées en procédure de sauvegarde dans les trois premiers mois de l’année (contre six au même moment en 2024). Tandis que 178 ont entamé un redressement judiciaire (contre 151 l’an dernier) et 536 cessent définitivement leurs activités (contre 512 précédemment).

Ce nombre de défaillances place toujours l’automobile parmi les secteurs subissant une situation difficile, commente Altares. Cela, alors que le cabinet note que les activités à destination des consommateurs s’orientent bien. Le secteur du bâtiment résiste également, voire commence à rebondir… Peut-être avant une décrue des faillites.

En effet, ces derniers mois ont vu plusieurs records de défaillances. Ainsi, celles-ci ont augmenté de +29 % à la fin mars 2024, par rapport à la même période en 2023. Elles avaient alors déjà bondi de +53 %. Toutefois, depuis six mois, ces défaillances semblent se stabiliser à un niveau élevé de 68 000 sur douze mois glissants.

Certains secteurs Ă  nouveau dans le vert

"Ce premier trimestre n’a pas encore permis de voir le nombre des défaillances d'entreprises reculer, mais l’orage s’éloigne même si des nuages persistants nous invitent à rester prudents et patients, commente Thierry Million, directeur des études Altares. Comme attendu, la sinistralité entrepreneuriale est circonscrite depuis six mois autour de 68 000 défauts. Une stabilité portée en ce début d’année par les plus petites structures comptant moins de trois salariés. Les plus grandes, au-delà de 100 salariés, accusent de leur côté une forte dégradation qui pèse lourdement sur l’emploi".

L'analyste est conforté par plusieurs secteurs, qui passent à nouveau dans le vert. Il s'agit notamment d'activités du BtoC, comme l’habillement (-15 %). Celui-ci tire vers le haut le commerce de gros de textile-habillement (-19 %) et sa fabrication (-22 %). A contrario, les grandes PME et ETI peinent encore, ainsi que les activités BtoB.

Cependant, Thierry Million souligne que "dans un contexte politique, économique et géopolitique déjà compliqué, les annonces du président américain troublent davantage les perspectives économiques". Le démarrage de la guerre commerciale lancée par les États-Unis bouleverse les prévisions de performances financières, d'investissements et d'emplois dans les entreprises. D'après lui, "la supply chain va être challengée et les trésoreries très sollicitées. La gestion du cash avait sonné comme une évidence depuis la Covid et la hausse des taux ; il va falloir pourtant redoubler d’efforts sur cette question pour tenir et sécuriser sa croissance".

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