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Défaillances d’entreprises : des signaux de fragilisation émergent

Publié le 12 juillet 2021
Par Elodie Fereyre
2 min de lecture
Selon le cabinet Altares, les défaillances d’entreprises sont en hausse au deuxième trimestre 2021, même si les chiffres restent inférieurs au niveau d’avant crise. L’étude fait également état de fortes disparités, ainsi que de l'émergence de signaux de fragilisation qui concernent principalement les TPE/PME.
Le cabinet Altares annonce des défaillances d'entreprises en hausse de 14,2 %, au deuxième trimestre 2021.
Le cabinet Altares annonce des défaillances d'entreprises en hausse de 14,2 %, au deuxième trimestre 2021.

Les conséquences de la crise sanitaire commenceraient-elles à se faire sentir ?  Selon le cabinet d’études Altares, les défaillances d’entreprises sont en hausse de 14,2 % au 2e trimestre 2021, avec 6 587 procédures ouvertes. Cependant, les volumes de procédures restent inférieurs au niveau d’avant Covid, en 2019.

L’étude fait ainsi part d’une situation très disparate, selon les régions et les typologies d’entreprises. Et le secteur du commerce et de la réparation automobile ne fait pas exception : le commerce de véhicules automobiles accuse une dégradation de +52 % et l’entretien et la réparation de +46 %. Au total, ce sont 311 procédures ouvertes dont 78,5 % de liquidations judiciaires.

"Comme attendu, les mois d’avril et mai 2021 se sont logiquement inscrits en très forte hausse (respectivement +54% et +35%) par rapport aux mêmes mois de 2020. Période alors marquée par le premier confinement et le déclenchement du « quoi qu’il en coûte » gouvernemental. Juin est quant à lui à la baisse (-17 %) et les audiences sont encore loin d’avoir retrouvé leur rythme d’avant Covid. Mais des signaux sérieux de fragilisation émergent. Le taux des liquidations judiciaires directes (3 sur 4) reste très élevé. Les TPE (+18 %) représentent près de 90 % des défaillances. En Ile de France, où le nombre de procédures s’envole de 37 %, le taux de liquidations directes dépasse 80 %. Enfin, le secteur de la construction, paralysé pendant plusieurs mois en 2020, concentre plus du quart des jugements (+44 %).", indique Thierry Millon, directeur des études Altares.

Les liquidations judiciaires directes explosent

Le taux des liquidations directes (75 %) reste très au-dessus de ses valeurs traditionnelles (68 %), "confirmant que les entreprises qui se présentent au tribunal sont dans une telle situation de fragilité qu’il n’est plus envisageable de leur proposer d’alternative", analyse le cabinet.

Autre phénomène qui montre la fragilisation du tissu économique français : les plus petites entreprises concentrent près de 90 % des défaillances. Avec 5 850 procédures ouvertes au deuxième trimestre, les TPE enregistrent une hausse de 18 % par rapport à la même période de 2020. Les PME sont également plus durement touchées avec une hausse de 2,7 % des procédures.

En ce qui concerne les disparités régionales, Altares indique que deux régions enregistrent une hausse du nombre de défaillances de plus de 35 %. En tête, l’Ile de France (+37,3%), tirée par les chiffres de Paris. A noter que les Yvelines et le Val de Marne résistent encore. D’autre part, trois régions contiennent l’augmentation des niveaux de défaillances sous les 5 % : Nouvelle Aquitaine, Occitanie et Bourgogne-Franche-Comté. Et trois régions se distinguent par un recul encore très sensible du nombre de procédure sur le 2e trimestre 2021 : c’est le cas de la Normandie (-24 %), de la Bretagne (-21 %) et des Hauts-de-France (-11 %).

Quid de l'envolée des prix des matières premières ?

En conclusion, même si les défaillances restent très en dessous de leurs valeurs de 2019, le cabinet se montre relativement prudent pour l’avenir, puisque dans toutes les activités, les procédures repartent à la hausse.

En outre, la flambée des prix des matières premières crée de nouvelles inquiétudes : "Faute de pouvoir être aisément répercutées sur les prix de ventes, ces hausses risquent de mettre les trésoreries sous tension, nécessitant parfois de devoir puiser dans les PGE voire de jouer sur le crédit fournisseur et allonger les délais de paiement. Si elles devaient perdurer sévèrement au-delà de l’été, ces hausses pèseraient alors sur les marges et pourraient contrarier sérieusement la reprise voire compromettre la pérennité des PME et ETI fragiles", conclut Thierry Millon.

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