Jean-Christophe Gacougnolle (AAG) : "Avec First, les difficultés sont à présent derrière nous"

Le Journal de la Rechange et de la Réparation : Comment a évolué l'activité de vos sites logistiques depuis le début d'année 2025 ?
Jean-Christophe Gacougnolle : L'activité de nos plateformes se porte très bien. Nous n'avons aucun site en dessous de nos prévisionnels. Aujourd'hui, grâce à notre plateforme nationale, nos plateformes régionales et techniques ainsi que celles de nos partenaires, comme Pavi en Rhône-Alpes par exemple, nous maillons bien le territoire. Peut-on faire mieux ou plus ? Oui, bien entendu, et c'est toujours le cas, mais nous sommes déjà plutôt bien en place. D'autant que nous pouvons aussi compter sur nos plus gros magasins internes pour accompagner notre démarche.
J2R : Comment évolue First, votre plateforme nationale, qui a ouvert ses portes en 2023 et qui est depuis deux ans un sujet de crispations ?
J.-C. G. : Si First a effectivement ouvert ses portes en 2023, les premiers mois portaient davantage sur une mise en place qu'un démarrage. Le vrai démarrage de la plateforme remonte plutôt à 2024 avec un rodage, puis des intégrations en plusieurs phases. En juin 2024, nos filiales ont été intégrées. En décembre, c'est toute l'activité de Sainte-Geneviève-des-Bois qui a migré chez First. En avril 2025, c'était au tour de SAS tandis que nous finalisons actuellement l'intégration de l'activité de Blois. Tout cela prend du temps et nous avons forcément dû gérer certaines difficultés.
J2R : Le risque de rencontrer ces soucis avait-il été bien anticipé ?
J.-C. G. : Absolument. Nous savions que les choses pouvaient être plus difficiles que prévu. C'est pour cette raison que nous avons mis en place, dès le départ, un dispositif spécifique chargé de remonter les problèmes des clients, de les analyser, de les identifier et de trouver des solutions. Le point sur lequel nous avons peut-être sous-dimensionné notre organisation tient dans le temps qu'il faut parfois pour résoudre certains soucis.
J2R : Quels étaient les principaux problèmes auxquels vous avez dû faire face ?
J.-C. G. : En réalité, il y en avait de deux types. Un premier d'ordre informatique puisque nous avons changé d'ERP dans la mesure où les sites qui ont été regroupés chez First avaient auparavant des systèmes différents. Nous avons aussi déployé un nouveau WMS. Tout cela a dû être apprivoisé. Le second type de problèmes portait sur la mise en place d'Exotec, notre cellule robotisée qui gère 100 000 bacs. L'un des enjeux est de faire cohabiter des flux automatiques et d'autres manuels. Là-encore, il a fallu apprendre, comprendre et se faire à cette nouvelle organisation.
J2R : Pendant plusieurs mois, vos adhérents ont été embêtés et pénalisés par les difficultés de First. Comprenez-vous leur agacement ?
J.-C. G. : Oui, tout à fait, nous comprenons très bien l'agacement de nos adhérents liés à First. Il y a déjà eu des améliorations qui ont été apportées. Par exemple, nous avons sorti des produits qui étaient éligibles à Exotec pour les remettre en picking manuel. Nous avons fait évoluer nos process mais cela prend toujours du temps. Ceci étant dit, nous ne parlons pas en années. Nous sommes vraiment dans le dur depuis fin août-début septembre 2025, depuis en réalité que les opérations des trois sites précédents ont été regroupés chez First. Il y a bien sûr eu des mécontentements mais qui, je pense, ont été résolus. Les difficultés sont à présent derrière nous.
J2R : N'y a-t-il pas un décalage entre votre vision et celle de vos adhérents ? Pour certains d'entre eux, First est un sujet non pas depuis l'été dernier mais depuis deux ans. Avez-vous assez communiqué sur les enjeux d'un tel projet ?
J.-C. G. : Peut-être que nous n'avons pas assez communiqué mais, encore une fois, le sujet ne porte pas sur deux ans. Les premiers indépendants que nous avons ouverts remontent à juillet 2024. Nous étions sur une phase pilote et cinq membres étaient concernés. Nous avons vraiment fait toute la bascule avec tous les indépendants en décembre 2024.
J2R : Cela représente tout de même un laps de temps très long pour des entreprises qui ont besoin de tourner et d'être réapprovisionnées…
J.-C. G. : J'en conviens parfaitement et je comprends tout à fait. Mais pour moi tout cela est désormais derrière nous. Nous avons constaté en intégrant les différentes plateformes que chacune avait des spécificités qui nous demandaient nécessairement de nous ajuster. Je peux comprendre que cette phase d'intégration est venue polluer ce que nos indépendants attendent de nous. Aujourd'hui, nous avons terminé de transférer tous les produits, nous évoluons donc à isopérimètre et nos clients peuvent tout avoir depuis First.
J2R : Quand espérez-vous que cette plateforme soit totalement opérationnelle ?
J.-C. G. : Nous voulons être au niveau des performances de Sainte-Geneviève-des-Bois et de Blois courant décembre. Ensuite, notre ambition est d'apporter de nouvelles améliorations et d'atteindre de nouveaux objectifs au cours de chaque trimestre 2026. Avec First, nous avons un outil qui nous permet d'aller chercher de l'efficacité, de la performance et une belle expérience client.
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