Jean-Michel Booh-Begue : "Eurorepar est stratégique pour Stellantis"
La marque Eurorepar fête cette année son 20e anniversaire. Pouvez-vous nous rappeler le dispositif promotionnel déployé à cette occasion ?
Jean-Michel Booh-Begue : Eurorepar fête effectivement ses 20 ans, ce qui démontre que la marque est aujourd'hui pleinement installée dans le paysage de l'après-vente automobile. Il y a eu beaucoup de chemin parcouru depuis sa création en 2002. A l'époque, elle n'était qu'une marque du réseau Citroën. Aujourd'hui, Eurorepar est multimarque et dispose d'une signature qui rappelle ses principaux piliers : "Qualité, prix et performance".
Ce qui témoigne de notre ambition de proposer, pour les plaques Distrigo et pour les réparateurs, une alternative crédible aux marques premium à une qualité irréprochable, à un prix attractif et, surtout, avec des produits performants.
À l'occasion de cet anniversaire, nous avons donc déployé en France et dans plusieurs pays un certain nombre d'actions promotionnelles, accompagnées d'opérations digitales dans de nombreux médias. Notre objectif est de mettre en valeur un produit Eurorepar tous les mois. Ce sont les plaques Distrigo qui gèrent ces actions promotionnelles auprès de leurs clients réparateurs. En parallèle, diverses opérations événementielles sont également prévues, dont des jeux-concours avec, en point d'orgue, un tirage au sort à Equip Auto. Un réparateur aura ainsi la chance de remporter un véhicule. Nous profiterons d'ailleurs du salon parisien pour organiser plusieurs événements autour de cet anniversaire.
Que représente aujourd'hui la marque Eurorepar en termes de familles de produits, de références, de couverture de parc, etc. ?
Eurorepar, c'est 60 familles de produits dans l'univers de la maintenance et de la réparation. Ces dernières années, nous avons accéléré le développement de la marque avec de nombreux lancements. Nous avons, par exemple, une gamme d'embrayages très étoffée ainsi qu'une ligne de machines tournantes. Nous avons lancé aussi le pneumatique Eurorepar, avec un réel succès.
Au total, la marque compte quelque 20 000 références et entend couvrir la totalité du parc, en ciblant les véhicules âgés de 5 à 20 ans, quelle que soit leur marque.
Ce qu'il faut aussi souligner, c'est le développement international de la marque. Nous disposons désormais de gammes spécifiques en Turquie, en Amérique latine, en Chine, etc. Globalement, Eurorepar est commercialisée dans 100 pays dans le monde avec la même signature dans chacun de ces marchés, et surtout la même volonté de couvrir au mieux les parcs locaux. Pour des gammes telles que le freinage et la filtration, nous visons plus de 98 % de taux de couverture. Pour ce faire, nous nous appuyons sur des équipes locales qui se chargent de développer la marque au quotidien.
Quels sont les best-sellers d'Eurorepar en France et en Europe ?
Sans surprise, il s'agit essentiellement des produits de maintenance courante (filtration, freinage, etc.). Mais nous avons aussi enregistré de belles réussites avec d'autres produits. C'est le cas du lubrifiant et du pneumatique. Pour ce dernier produit, le succès d'Eurorepar est très notable puisque nous avons réussi à nous installer dans un marché très bataillé, comptant des marques fortes. Nous allons passer la barre des 2 millions d'enveloppes vendues depuis le lancement, ce qui est significatif et démontre le potentiel de la marque. Mais nous enregistrons aussi des croissances non négligeables sur des produits plus techniques tels que l'embrayage et l'échappement.
La marque a effectivement fait le pari, ces dernières années, de faire évoluer son offre vers la pièce technique. Eurorepar a-telle réussi à se faire une place sur ce marché ?
Oui, Eurorepar est parvenue à s'imposer sur ce marché où les marques premium sont très importantes. C'est un marché avec des produits à forte valeur ajoutée pour lesquels le réparateur et le consommateur peuvent être à la recherche de solutions alternatives. Et Eurorepar en est une ! Ce qui est aussi très important pour ces gammes, c'est de proposer un bon niveau de qualité ainsi qu'un véritable accompagnement technique. Nous répondons aussi à ces besoins. Eurorepar est d'ailleurs présent dans de nombreux catalogues électroniques pour faciliter l'identification des pièces. Nous souhaitons poursuivre dans cette voie et développer notre portefeuille de pièces techniques. L'an dernier, nous avons ainsi lancé une gamme de pompes à carburant, et d'autres nouveautés sont prévues prochainement.
Comment ciblez-vous les gammes de produits que vous souhaitez développer dans votre portefeuille ?
Nous restons à l'écoute du marché, en commençant évidemment par nos plaques Distrigo. Elles nous remontent des ventes potentielles que nous prenons le temps d'étudier. Il faut aussi garder à l'esprit que notre ambition est d'être exhaustifs : dans chacun de nos marchés, en particulier hors Europe, nous nous sommes d'abord concentrés sur les gammes de pièces de maintenance courante, avant de nous élargir à d'autres familles de produits. Nous suivons ce chemin directeur pour rester crédibles vis-à-vis du réparateur avec une offre adaptée à ses besoins, en proposant une couverture de parc optimale.
Quelles seront les prochaines lignes de produits développées par Eurorepar ?
Nous travaillons sur le lancement des bobines d'allumage mais aussi des radiateurs, qui font partie des produits qui nous sont le plus demandés. Nous avons un plan produits que je ne peux pas dévoiler entièrement, mais il est très fourni.
À ses origines, Eurorepar avait été créée pour offrir aux propriétaires de véhicules anciens une alternative économique aux pièces d'origine. Quelle est aujourd'hui la place de la marque dans la stratégie pièces du groupe Stellantis ?
Eurorepar occupe une place stratégique dans l'après-vente du groupe. Pourquoi stratégique ? Car la marque s'inscrit dans la volonté du groupe d'aider à la mobilité. Nous sommes convaincus qu'Eurorepar est une solution qui favorise en effet la mobilité de nos clients. Il faut rappeler que nous faisons face à un parc vieillissant, en France mais aussi dans de nombreux marchés étrangers.
Les consommateurs et les réparateurs sont donc à la recherche d'alternatives, pour des raisons économiques. L'actualité nous le confirme avec les problématiques de pouvoir d'achat qui se posent en raison de l'inflation.
Nos clients sont prêts à faire confiance à une marque s'ils estiment qu'elle est performante, et que ses produits sont disponibles. C'est une notion sur laquelle nous travaillons particulièrement en ce moment. De ce fait, Eurorepar est stratégique pour le groupe et le restera dans l'avenir, compte tenu des tendances de marché.
Le contexte inflationniste que nous connaissons a-t-il été porteur pour votre marque ?
Eurorepar continue de progresser et nous enregistrons des croissances à deux chiffres, aussi bien en France qu'à l'étranger. Le contexte actuel est probablement porteur pour des marques comme Eurorepar offrant un bon rapport qualité/prix et performances. Plus la tension sur les prix est forte, plus les réparateurs et automobilistes sont à la recherche de solutions économiques de qualité. Eurorepar répond à ce besoin. Mais nous devons aussi faire face à cette inflation, à laquelle nous n'échappons évidemment pas. C'est pourquoi nous faisons tout pour garantir la promesse de la marque.
La marque Eurorepar est-elle devenue un véritable vecteur de croissance pour Stellantis ? Que représente-elle dans les ventes de pièces du groupe ?
Je ne peux pas vous communiquer ce chiffre, mais il faut souligner que la croissance à deux chiffres que connaît Eurorepar est totalement en conformité avec les ambitions du groupe. La marque est d'autant plus stratégique qu'elle accompagne l'essor du réseau Distrigo, qui enregistre également une montée en puissance.
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Quel est le marché où Eurorepar connaît aujourd'hui le plus fort succès ?
Il serait difficile d'identifier un pays spécifique, tant la marque croît aujourd'hui dans l'ensemble de ses marchés. En raison de l'historique d'Eurorepar, l'Europe représente une part importante de nos ventes mais, ces dernières années, nous avons aussi observé d'excellents résultats dans de nombreux autres continents. La marque remporte, par exemple, un succès notable en Argentine, au Brésil ou en Chine. Eurorepar évolue désormais dans 100 pays à travers le monde.
Quels sont vos autres projets de développement ?
En Europe, nous voulons poursuivre le développement du portefeuille produits. En 2022, nous avons, par exemple, renforcé la gamme filtration avec 150 nouvelles références. En France, notre taux de couverture dépasse les 90 % pour cette famille de produits ! L'élargissement de notre offre de pièces techniques fait aussi partie de nos objectifs. La gamme de pneumatiques, qui a été redynamisée cette année, sera également développée pour répondre aux besoins de nos clients. Nous avons aussi la volonté de faire d'Eurorepar une solution d'entretien pour les véhicules électriques. C'est très important puisque les premières générations de véhicules électriques vieillissent, et Eurorepar a un rôle à jouer dans leur entretien. Nous proposons déjà un certain nombre de produits pour ce parc roulant et nous continuerons à élargir cette couverture.