“La bobine d’allumage est le chaînon manquant”
Comment se porte le groupe au niveau Europe ?
A fin août, nous avons enregistré une croissance à un chiffre, dans un paysage très contrasté d’un pays à l’autre. L’Europe, pour le groupe NGK, s’étend jusqu’à la Russie, descend jusqu’à Israël et englobe une quarantaine de pays. Les territoires qui tirent notre croissance sont l’Allemagne, la Russie, ou encore la Scandinavie. A contrario, l’Europe du Sud, notamment l’Italie, la Grèce et l’Espagne, connaît des performances en lien avec le marché. Pour autant, si on s’intéresse au sell-in et au sell-out, nous nous sommes aperçus que le sell-out, soit les ventes des distributeurs aux MRA, affiche de meilleurs résultats que le sell-in, soit nos ventes aux distributeurs. Il faut comprendre par cet indice que les grossistes ont déstocké, réduisant leur couverture de stock. Nous devons nous adapter à ces mouvements, et notamment nous intéresser de plus près à la distribution.
Que pensez-vous du rachat de l’usine de Beru par le groupe Federal-Mogul ?
Nous avons du mal à comprendre et analyser cette opération. Les distributeurs se trouvent d’ailleurs perplexes après ces multiples changements au fil des années, 7 en dix ans. Cela bénéficie à NGK qui se positionne comme un partenaire avec une consistance dans sa stratégie. Nous restons sur la ligne de conduite qui a été établie, avec une stabilité des équipes dans les différents pays. D’un point de vue concurrentiel, nous restons bien sûr prudents et nous regarderons comment cette opération évoluera.
Pourquoi se lancer dans une nouvelle famille de produits ?
La bobine d’allumage représentait le chaînon manquant dans notre gamme de produits. Nous restons dans notre cœur de métier, l’allumage, et nous apportons un vrai gain pour le marché. En effet, nous avons réalisé des études produits qui révèlent un manque de cohérence dans les taux de couverture proposés par nos concurrents. Ainsi, nous lançons une offre européenne qui couvre 92 % du parc, montant même à 94 % pour la France. C’était une opportunité à saisir. Ce nouveau produit a surtout demandé un investissement humain très fort pour concevoir la gamme. Au final, nous arrivons aujourd’hui à 5 lignes de produits, un nombre important pour un spécialiste.
Vous arborez aussi sur le salon une nouvelle image…
Nous profitons de l’arrivée de cette nouvelle famille pour rajeunir également notre image. Nous jouons légèrement sur le code couleur, ajoutant un peu de gris, mais en conservant le jaune pour les linéaires. En restant trop longtemps avec une image identique, nous reflétions moins notre dynamisme commercial. De même qu’au niveau de la communication, NGK s’implique fortement dans le sport automobile. Notre partenariat officiel avec Ferrari a du sens au niveau de la R&D, mais représente également un vecteur d’image fort que nous n’utilisions pas pleinement, en dehors des visites du site de production de Ferrari en Italie avec nos meilleurs clients. Nous allons donc appuyer notre communication, interne et externe, sur les valeurs du sport auto, comme la performance ou le dynamisme.
Qu’en est-il du déploiement du programme de fidélisation des garages First Class, Dangke ?
L’Allemagne, l’Angleterre et la France ont été précurseurs sur ce programme de fidélisation client. Nous allons le lancer en Hollande et Belgique. Nous étudions avec les équipes de tous les pays le déploiement, ou non, de First Class. Selon les pays, la décision de la marque revient aux garagistes ou aux distributeurs. Donc, quand cela a du sens, nous le déployons, mais nous ne l’imposons pas. Le responsable d’un pays a une bien meilleure vision de sa zone, et libre à lui de déployer ce programme pour donner une nouvelle impulsion à ses ventes. L’Europe fait office de boîte à outils, chaque pays se sert ensuite selon les besoins des clients.