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Equipementiers

La pièce : élément mouvant du garage de demain

Publié le 21 juillet 2022
Par La Rédaction
3 min de lecture
Parce que le garage de demain sera forcément très différent du garage du présent, EQUIP AUTO Paris en a fait un des thèmes prioritaires. Mais, comment les nouvelles motorisations vont-elles impacter certaines familles de pièces de rechange ? Début de réponse avec deux exposants : Mahle Aftermarket et Bilstein.
Selon Mahle Aftermarket, la climatisation sera l’un des premiers organes positivement impactés par le développement des VE dans le parc.

Selon une étude du cabinet de conseil en management PricewaterhouseCoopers, une voiture neuve sur trois immatriculées en Europe sera électrique en 2030. Demain, donc. Pour Robin Debatty, chef de groupe marketing pour Mahle Aftermarket France : « Il n’y a donc plus lieu de se demander si les véhicules électriques, hybrides ou à hydrogène s’imposeront réellement, ils feront bientôt définitivement partie du paysage. Ces véhicules aussi doivent être entretenus, réparés et leur gestion thermique s’avérera plus complexe. »

Ainsi, pour Mahle, l’une des premières familles de pièces à être directement impactées par l’électrification des véhicules sera la climatisation. En effet, la régulation de la température de la batterie et de l’électronique de puissance joue dans le véhicule électrique un rôle aussi important que le chauffage et le refroidissement de l’habitacle.

« Les éléments de la climatisation sont tout aussi nécessaires sur ces motorisations, voire plus importants, car le système de climatisation a souvent une influence directe ou indirecte sur le refroidissement de la batterie et de l’électronique. L’entretien de la climatisation sera donc un sujet encore plus crucial qu’à l’heure actuelle. »

Et Mahle, qui a fait l’acquisition de la participation majoritaire dans Behr Hella Service le 1er janvier 2020, entend bien ainsi répondre au potentiel commercial pour les ateliers.

La filtration très impactée

Les organes de climatisation devraient profiter de l’expansion du parc de voitures électriques. Mais d’autres familles de produits devraient subir les affres de l’électrification, voire disparaître, purement et simplement.

Ainsi, les bougies aujourd’hui très vendues, seront demain reléguées au second rang. Dans une moindre mesure, freinage, distribution, embrayage et pièces techniques seront, eux aussi, moins remplacés.

Mais pour Bilstein, la famille de pièces la plus impactée sera sans aucun doute celle de la filtration, au sens large du terme. Pour Arnaud Pénot, responsable marketing Bilstein Group en France : « Les prestations traditionnelles comme le filtre à huile ou le filtre à carburant vont disparaître. Mais a contrario, d’autres interventions, elles, vont s’intensifier. Tout cela va donc s’équilibrer. Globalement, nous considérons chez Bilstein que les pièces d’usure et liées au kilométrage du véhicule maintiendront un chiffre d’affaires important et que les prestations d’entretien vont avoir tendance à baisser. De fait, pour des équipementiers généralistes comme nous, le mix produits va clairement changer. »

Arnaud Pénot, responsable marketing Bilstein Group en France.

Trouver le juste équilibre

En effet, si certains analystes, dont le cabinet Deloitte, estiment que le nombre de pièces de rechange baissera en moyenne de 30 %, certains éléments sont encore très difficiles à anticiper : la valeur des pièces et des prestations qui seront encore nécessaires sur lesdits véhicules. En l’occurrence, si les pièces utiles s’avèrent être plus complexes, elles verront nécessairement leur valeur augmenter.

Quant aux prestations des garages, plus les pièces nécessiteront de savoir­‑faire, d’équipements ad hoc et de formations, plus le coût de la main‑d’œuvre sera revu à la hausse. De quoi, sans doute, équilibrer la baisse de volume. Reste que pour les équipementiers présents à EQUIP AUTO Paris cette année, même s’il convient de garder un œil sur les futures mutations de la rechange malgré l’inertie du parc, la révolution automobile est sans doute plus une opportunité qu’un risque.

Comme l’explique très justement Olaf Henning, vice‑président exécutif et directeur général de Mahle Aftermarket : « Les travaux réalisés dans les ateliers changeront radicalement en raison de la diversification croissante du parc de véhicules. Cependant, nous croyons que l’avènement de nouvelles technologies de groupe motopropulseur dans les ateliers ne devrait en aucun cas être considéré comme une menace pour leur société. Au contraire, nous voyons une série de nouveaux secteurs d’activité et d’activités qui présentent à l’entreprise de nouvelles opportunités et possibilités. »

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