Le Beem veut faire boum
Aujourd’hui plus que jamais, l’union fait la force. Antoine Beaudet, Boris Hourcade, Francis Bacconnier et Mehmet Altun, PDG respectifs d’Eudiff, Maxopièces, Eagle Spare Parts et BAP en sont convaincus ! Dans un secteur toujours plus concurrentiel, les 4 dirigeants veulent en effet faire valoir l’esprit de corps pour assurer la pérennité de leurs affaires et poursuivre leurs croissance. "Ces dernières années, le marché de la pièce a fortement changé, avec l’arrivée des constructeurs et d’Internet notamment. On voit aussi les plateformes livrer en direct les réparateurs… Les marges sont moins importantes et nous nous devons de consolider nos positions", analyse Antoine Beaudet.
Une logique qui a conduit les 4 distributeurs du réseau Van Heck Interpièces France à se rapprocher pour mutualiser leurs ressources. Les quatre sociétés ont en effet décidé de créer l’an prochain une entité commune, le Beem, pour mettre en commun leurs achats.
Avant toute chose, c’est l’aspect humain qui est très important. Nous sommes quasiment tous de jeunes entrepreneurs, d’une trentaine d’années, avec la même vision du marché et la même volonté de défendre notre indépendancesouligne le président d’Eudiff.
Un chiffre d’affaires global de 40 millions d’euros
Pour les quatre distributeurs, il n’est nullement question de remettre en cause leur adhésion à Van Heck Interpièces, qui a accéléré l’extension de son maillage logistique en France. Au contraire, ils entendent s’inscrire dans la durée avec leur groupement tout en développant de nouvelles synergies auprès de leurs fournisseurs. "Nous voulons massifier nos achats pour bénéficier de meilleures conditions auprès de nos fournisseurs, et mutualiser aussi nos projets de croissance", précise Antoine Beaudet.
Même position du côté de Victor Bacconnier, chef des ventes et responsable développement d’Eagle Spare Parts, qui estime que ce rapprochement est indispensable pour faire face aux enjeux de la profession. "Cette démarche commune doit nous permettre de peser sur un marché de plus en plus concentré et très perturbé par les interrogations liées aux orientations environnementales, tout en nous donnant les moyens de poursuivre nos investissements en proposant des prestations spécifiques permettant l’indépendance de nos clients vis-à-vis du réseau constructeur”, étaye-t-il.
Grâce à ce rapprochement, les quatre distributeurs représenteront un chiffre d’affaires global d’environ 40 millions d’euros de chiffre d’affaires (hors pneumatiques) pour 2021. Dans les 3 à 4 prochaines années, le groupement vise un volume d’affaires compris entre 70 et 100 millions d’euros.
Mutualiser les compétences
Au-delà du sourcing, cette entité commune, qui verra le jour début 2022, doit permettre aux différents grossistes de partager leurs expertises respectives. "Chez Eudiff, par exemple, nous avons un vrai savoir-faire dans le domaine de la peinture, que nous pouvons mettre à la disposition de nos confrères. Et réciproquement : Eagle Spare Parts a développé un pôle poids lourd et des camions techniques se déplaçant dans les garages dont nous pourrions nous inspirer", ajoute Antoine Beaudet.
Des synergies en back-office sont également envisagées par les 4 partenaires, en particulier dans le marketing et l’administratif. "Nous avons développé une trentaine d’adhérents Autofirst à nous quatre, et ce réseau se structure de plus en plus, mais notre apport doit être considéré au niveau qu’il représente, notamment par les coûts d’investissements liés : mise en place de responsables réseau, avantages complémentaires, etc.", abonde Victor Bacconnier.
Autre sujet de réflexion au sein du groupement : la logistique. Si les synergies sont difficiles à imaginer avec les 4 distributeurs, en raison de leur éloignement, BAP et Eagle Spare Parts, situés en Auvergne-Rhône-Alpes, peuvent envisager des projets communs. Idem pour Eudiff et Maxopièces, qui évoluent entre la Normandie et les Hauts-de-France. "Une plateforme logistique commune n’est pas impossible dans les 2-3 prochaines années. Nous sommes également en très bons termes avec d’autres confrères locaux, et nous pourrions partager avec eux ce nouveau projet", conclut Antoine Beaudet.
Retrouvez notre article complet consacré au Beem et à Eudiff dans le J2R n°119 de décembre - janvier.