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Les professionnels de l’automobile accusent une perte de 80 % de chiffre d'affaires

Publié le 23 mars 2020
Par Romain Baly
2 min de lecture
Selon une enquête de la FNA, deux tiers des entreprises du secteur automobile ont été contraintes de fermer soit par manque de clients, soit par manque de pièces. Certaines accusent jusqu'à 80 % de chiffre d'affaires en moins. Le CNPA, de son côté, en appelle à l’État pour clarifier certains sujets sensibles.
Les trois quarts des effectifs sont aujourd'hui au chômage partiel selon l'enquête de la FNA.

L'autorisation d'ouvrir se confronte à la baisse de la demande et aux difficultés d'approvisionnement. Alors que la France vit confinée depuis près d'une semaine, la Fédération nationale de l'artisanat automobile (FNA) a interrogé plus d'un millier de professionnels pour prendre la mesure de la situation sur le terrain. Premier constat : le secteur paie un lourd tribut. En effet, 67 % des entreprises de la filière ont dû se résoudre à fermer leurs portes, faute, pour une grande majorité, de clients et de pièces détachées nécessaires à leur activité.

Manque de gel hydroalcoolique et de masques

Assez logiquement, la Fédération indique que les affaires qui ont maintenu une activité totale ou partielle ont vu leur chiffre d'affaires fondre, avec une perte moyenne estimée à 80 % ! Un chiffre qui se corrèle avec l'analyse du Comité national des professions de l'automobile (CNPA). Métier par métier, on note que 42 % de la réparation automobile a maintenu son activité, autant dans le monde de la carrosserie, contre seulement 31 % dans le domaine du dépannage-remorquage et 12,5 % au niveau de l'activité contrôle technique.

Au sein des entreprises ayant pu maintenir leur activité, seulement 34 % des chefs d’entreprise indiquent pourvoir mettre à disposition du personnel du gel hydroalcoolique et 26 % des gants de protection. "L'immense majorité de ces entreprises ne dispose pas de stocks suffisants de masques de protection", complète le CNPA qui note par ailleurs que certains gérants "craignent d’engager leur responsabilité pénale à l’égard de leurs salariés et clients en cas de reprise du travail".

Le CNPA en appelle à l’État

Le syndicat suresnois juge indispensable la réalisation "en urgence" d'un protocole d'interventions au travers d'un guide pratique adapté aux services de l'automobile considérés comme "essentiels", à l'instar du bâtiment et des travaux publics. "A ce stade, nous n'avons pas été intégrés à ce processus d'élaboration, en dépit du fait que nos entreprises sont également concernées par l'autorisation d'ouverture", déplore le CNPA qui se dit prêt à réaliser un guide pratique.

Autre enseignement, les chefs d'entreprise ont eu largement recours au chômage partiel. 74 % des salariés sont ainsi concernés par ce choix. Reste la question de l'indemnisation de cette mesure, cruciale et que tous les acteurs espèrent entrevoir rapidement après les promesses de l’État. D'un point de vue administratif plus global, 68 % du panel indique avoir connaissance du plan de soutien mis en place par les pouvoirs publics mais seulement la moitié sait où trouver l'information qui les concerne. 70 % des répondant déclarent avoir besoin de soutien.

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