Les réparateurs indépendants dans le viseur de BMW

Directeur du département services à la clientèle de BMW France, Cyril Jacquin l'assure : la participation de la marque allemande à Equip Auto n'est pas liée à l'annonce de son partenariat avec Alliance Automotive. Même s'il reconnaît que la présence commune des deux partenaires "tombe bien", le dirigeant justifie la participation du constructeur au salon par sa volonté stratégique de réaffirmer ses positions sur le marché après-vente.

Dans un secteur qui a connu une forte consolidation ces dernières années, BMW entend en effet rappeler aux réparateurs indépendants – avec lesquels son réseau réalise 25 à 30 % de son chiffre d'affaires pièces – les services et produits mis à leur disposition. Face à a pièce équipementier, Cyril Jacquin vante les atouts de la pièce OE, qui permettrait aux clients de la marque de garder leur véhicule dans leur "état d'origine". L'offre est accessible auprès du réseau BMW France et via le portail e-commerce PartsLink24, et s'accompagne du portail technique Aftersales Online System (AOS).

Elargir l'accès de la pièce d'origine

Et c'est justement pour faciliter l'accès à son catalogue de pièces que la marque à l'hélice s'est rapprochée d'Alliance Automotive. Pour mémoire, l'accord noué avec le groupement de distributeurs prévoit la commercialisation des pièces des BMW modèles E immatriculées avant 2013 et Mini série R50 immatriculés avant 2014.

"Nous savons que notre réseau n'a pas la capacité de gérer tous les véhicules du parc. Avec le vieillissement de leur voiture, certains clients se font également plus volatiles pour leurs opérations de maintenance. […] C'est la raison pour laquelle nous avons voulu adresser les réparateurs indépendants qui pourraient être intéressés par de la pièce d'origine", explique Cyril Jacquin.

Grâce à ce "canal supplémentaire", BMW France veut développer ses parts de marché sur des produits "très concurrencés", qui ne représentent que 1 à 1,5 % du chiffre d'affaires des concessionnaires. Autrement dit, l'enjeu est minime pour ces derniers. Le constructeur ne s'en cache d'ailleurs pas : sa priorité reste de privilégier l'entretien de son parc roulant dans son réseau. BMW n'a pas non plus de velléité d'étendre ses activités au multimarquisme. Interrogé sur le lancement d'une éventuelle gamme de pièces multimarques (à l'instar de Motrio chez Renault), Cyril Jacquin a confirmé que ce sujet n'était pas à l'ordre du jour…

BMW veut recruter 130 techniciens en 2022

La priorité du moment chez BMW concerne plutôt le recrutement. Alors que ses 190 ateliers agréés peinent à renouveler leurs effectifs, la marque allemande a tenu à valoriser lors d'Equip Auto ses actions de formation mises en place ces dernières années.

"Depuis plus de 30 ans, nous disposons de notre propre école interne à Tigery (Essonne), qui forme 36 diplômés chaque année", rappelle Cyril Jacquin. Ces étudiants suivent un cursus spécifique de 13 mois en alternance après leur Bac Pro ou BTS. Ils sont accompagnés par des formateurs BMW sur des modèles du groupe et avec les outils du constructeur. Ce dernier organise également, tous les ans, un challenge inter-écoles au cours duquel 180 lycéens s'affrontent lors d'épreuves mécaniques par équipe de 3.

"Nous accompagnons également la formation des jeunes dans les lycées et écoles en leur confiant chaque année de nombreux véhicules et moteurs", ajoute le directeur du département services à la clientèle de BMW France. En 2022, la marque allemande s'est fixé pour ambition d'embaucher 130 techniciens.