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Distribution

Les ventes de pneus TC4 ont chuté de 14,6 % en 2020 dans l'Hexagone

Publié le 2 mars 2021
Par Romain Baly
3 min de lecture
Fortement touchées lors du premier confinement, les ventes de pneus n'ont pas réussi à rattraper leur retard sur la seconde moitié de l'année. Mais la vitalité des marques intermédiaires et budget, ainsi que la croissance confirmée des toutes saisons sont signes d'optimisme.
Selon Europool, en 2020, 28,2 millions de pneus TC4 destinés à la rechange ont été mis sur le marché en France, contre 32,9 millions en 2019.
Selon Europool, en 2020, 28,2 millions de pneus TC4 destinés à la rechange ont été mis sur le marché en France, contre 32,9 millions en 2019.

Les données européennes publiées fin janvier par l'ETRMA (volumes TC4 en recul de 12 %) avaient donné le ton. Celles dévoilées un mois plus tard par le Syndicat des professionnels du pneu (SPP) pour le compte du marché tricolore sont venues le confirmer. Sans surprise, une tendance baissière assez prononcée est observée à tous les échelons ou presque du secteur après une période déjà compliquée pour tous les professionnels.

"La crise est arrivée dans un contexte difficile après la crise des gilets jaunes en 2018 et la réforme des retraites en 2019", rappelle en préambule Régis Audugé, directeur général du syndicat. Autant de mouvements de contestations qui ont provoqué des grèves et des blocages un peu partout sur le territoire, pénalisant l'activité du secteur.

Le marché du TC4 (tourisme, 4x4/SUV, camionnette) a vu ses ventes reculer de 14,6 % au cours d'un dernier exercice marqué par des chutes abyssales (-40,7 % en mars, -80,9 % en avril, -38,4 % en novembre) et une reprise estivale qui s'est très vite stabilisée. Selon Europool, en 2020, 28,2 millions de pneus TC4 destinés à la rechange ont été mis sur le marché en France, contre 32,9 millions en 2019. Et alors que certains s'inquiétaient de voir un climat de crise engendrer une hausse des prix, il n'en a finalement rien été avec des tarifs stables sur un an (+0,6 %). Dans le détail, notons que les volumes en tourisme ont reculé de 15,6 %, ceux en 4x4/SUV de 12,3 % et enfin ceux en camionnette de 6,8 %.

Premium et MDD en chute libre

Si l'on regarde de plus près les évolutions du marché, il est intéressant de constater que les marques premium et de distributeurs ont été particulièrement pénalisées avec des baisses de, respectivement, 20,2 % et 21,3 %. Dans le même temps, les marques intermédiaires et budget s'en sont plutôt bien sorties avec un résultat à -8,5 % dans le premier cas et à -1,6 % dans le second. Le niveau intermédiaire constitue d'ailleurs un vrai cas d'école puisque ses tarifs moyens ont progressé de 3,2 % en 2020, signe d'un marché qui s'ouvre de plus en plus à ces pneumatiques au bon rapport qualité/prix.

Le toutes saisons se démocratise et n'est plus un produit saisonnier"

Sur la plan de la saisonnalité, à présent, l'été s'inscrit dans la moyenne annuelle (-15,6 %) alors que l'hiver a payé un lourd tribut à la crise sanitaire, sans doute, mais encore plus à des températures défavorables et affiche, au final, un résultat en baisse de 31,9 %. En réalité, il n'y a bien que le toutes saisons pour offrir une éclaircie. Ce segment a confirmé sa croissance l'an passé avec des ventes en hausse de 5 % et l'on se dirige peu à peu vers un marché à maturité avec des prix moyens à l'inverse, en recul de 2,9 %.

Statu quo dans la distribution

"Cette tendance s'explique à la fois par une concurrence qui joue à plein et par le développement du marché avec l'émergence de produits nouveaux, issus de marques intermédiaires ou budget, qui contribuent à diminuer les prix, étaye Dominique Stempfel, président du SPP. Ce qui est également à noter c'est que le toutes saisons se démocratise et n'est plus un produit saisonnier. On voit bien que les ventes progressent mois après mois et restent très dynamiques y compris lors des périodes estivales".

Enfin, au niveau des canaux de distribution, le syndicat professionnel met en exergue des résultats globalement homogènes entre les négociants spécialistes et les centres autos/réparateurs rapides, les premiers accusant une baisse d'activité de 14,2 % et les seconds de 15 %. Le SPP pointe toutefois un "mais" à ce quasi-statu quo, notant que les centres autos ont, pour certains, fermé leurs portes dès le début du premier confinement. Une décision hâtive qu'ils ont pour la plupart eu du mal à compenser par la suite.

 

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