LKQ poussé à céder ses activités européennes ?

Selon plusieurs sources citées par Reuters, Ananym Capital mène depuis plusieurs mois des échanges avec la direction du groupe LKQ, dont le siège est basé à Chicago. Le fonds, créé en 2023 par l’investisseur activiste Charlie Penner, milite pour une vente ou une scission des activités européennes de l’équipementier.
Cette offensive se serait intensifiée après la publication, en juillet, de résultats inférieurs aux attentes. LKQ avait alors revu à la baisse ses prévisions 2025 de chiffre d’affaires et de bénéfice ajusté par action, entraînant une chute de plus de 20 % du cours de Bourse. Depuis le début de l’année, l’action a perdu environ 17 % de sa valeur et se négociait récemment à 29,79 dollars.
Un porte-parole du groupe a confirmé que LKQ entretenait un dialogue régulier avec ses actionnaires, tout en refusant de commenter la teneur de ces discussions. "Nous engageons des échanges constants avec nos investisseurs, mais nous ne communiquons pas sur les détails de ces conversations", a-t-il déclaré.
Un portefeuille en pleine réorganisation
Valorisé à environ 7,7 milliards de dollars, LKQ a déjà engagé plusieurs opérations de rationalisation. En août dernier, le groupe a cédé son activité de vente de pièces de réemploi en libre-service Pick Your Part à la société de capital-investissement Pacific Avenue Capital Partners. Parallèlement, il collabore avec les banques d’affaires Bank of America et Jefferies pour examiner de nouvelles options de simplification de sa structure.
L’Europe représente pourtant un pilier historique pour LKQ, qui y a bâti sa croissance via de nombreuses acquisitions, notamment en Grande-Bretagne, en Allemagne, en Italie et en France. Le groupe y opère notamment à travers LKQ Europe, qui fédère des enseignes comme Euro Car Parts, Stahlgruber ou Van Heck Interpieces. Une éventuelle cession marquerait donc un tournant stratégique majeur.
Un avenir européen incertain pour LKQ
D’après les informations recueillies par Reuters, Ananym Capital se montre globalement favorable à la gestion de Justin Jude, nommé directeur général de LKQ en juillet 2024. Le fonds salue sa volonté de recentrer les activités du groupe, tout en réclamant une réorganisation plus rapide. Objectif : restaurer la confiance des investisseurs et doper la valeur du titre.
Cette nouvelle pression s’inscrit dans un contexte de tensions récurrentes entre LKQ et ses actionnaires activistes. En début d’année, le groupe avait déjà conclu un accord avec Ancora Holdings et Engine Capital, entraînant l’arrivée de deux nouveaux administrateurs au conseil d’administration.
Si la direction de LKQ n’a pour l’heure fait aucun commentaire public sur une éventuelle cession de sa branche européenne, cette hypothèse relance les spéculations autour de la stratégie du groupe sur le Vieux Continent. Une telle opération pourrait redéfinir le paysage de la distribution de pièces automobiles en Europe, où le groupe américain occupe aujourd’hui une position dominante.