LKQ : vers un divorce transatlantique ?

Depuis plusieurs mois, Ananym Capital multiplie les échanges avec la direction de LKQ. Le fonds activiste estime que la présence du groupe sur deux continents fragilise sa performance financière. D’après une lettre adressée au conseil d’administration et consultée par Reuters, maintenir les activités nord-américaines et européennes sous la même bannière "ne fait plus sens".
Ananym soutient que la vente du pôle européen permettrait à LKQ de concentrer ses ressources sur sa division nord-américaine, jugée plus rentable. "Plutôt que d’intégrer 20 systèmes informatiques dans 900 sites répartis sur 18 pays, il serait plus judicieux de céder la division à un acquéreur capable d’assurer cette intégration", juge le fonds.
LKQ : un avenir européen sous haute surveillance
La pression s’intensifie sur le géant américain de la pièce de rechange dont le titre a perdu près de 17 % de sa valeur. Les actionnaires pointent du doigt une sous-performance chronique : le rendement total du titre aurait accusé un retard de 33 % par rapport à ses concurrents sur 12 mois, de 113 % sur cinq ans et de 253 % sur dix ans.
Lors de la présentation des résultats trimestriels, le directeur général Justin Jude a néanmoins défendu la stratégie actuelle. "Les défis en Europe touchent toute l’industrie, mais LKQ a montré par le passé sa capacité à réussir dans des environnements complexes. Nous pouvons obtenir les mêmes résultats sur le Vieux Continent", a-t-il déclaré.
Pour l’heure, la direction de LKQ reste silencieuse sur une éventuelle cession du pôle européen. Mais sur un marché européen fragmenté et très concurrentiel, un retrait du groupe américain pourrait rebattre les cartes de la distribution indépendante de pièces détachées.
