LPAO, le dénicheur de pièces détachées d'occasion
Tout a commencé par un cabriolet anglais un peu capricieux. Alors propriétaire du youngtimer d'outre-Manche, Thomas Pinck, fondateur de LPAO, peine à l'entretenir faute d'un accès aisé à ses pièces détachées. La seule solution qui s'offre à lui est d'acheter sa jumelle pour tirer le meilleur des deux véhicules et continuer à rouler.
Mais le jeune homme comprend immédiatement que cette possibilité n'est pas viable pour des milliers d'automobilistes aux voitures vieillissantes et nécessitant de plus en plus d'entretien.
C'est alors que Thomas Pinck se lance dans l'aventure entrepreneuriale, à Hoerdt (67), avec la création de La Pièce Aut'Occasion (LPAO). "J’ai compris que monsieur et madame tout le monde avaient autant besoin de pièces de réemploi que moi. J'ai donc fait de ma passion un métier, pour rendre la pièce détachée plus accessible", commente l'Alsacien.
Un taux de réussite moyen de 60 %
Pour répondre à cet objectif, LPAO se positionne comme une place de marché permettant la recherche d'une pièce de seconde vie parmi les stocks de nombreux centres VHU. Mais prendre pied sur ce marché n’est pas aisé. "Nous passons nos journées à jouer à « Où est Charlie ? »", ironise Thomas Pinck. À ses débuts, ce dernier multiplie les contacts auprès des démolisseurs pour trouver les pièces recherchées par ses clients.
Cette organisation atteint vite ses limites. Pour gagner en rapidité et en efficacité, Thomas Pinck et son équipe se rendent à l’évidence, il faut créer une solution informatique adaptée à leurs besoins. Cet outil leur permet aujourd'hui d’interroger en quelques clics leurs centres partenaires grâce à un accès direct à leurs stocks. Grâce à cette solution, la place de marché d'afficher un taux de réussite moyen de 60 % pour son service de recherche. Une performance honorable puisque la plateforme est souvent sollicitée pour des "moutons à cinq pattes".
Aujourd'hui, la clientèle de LPAO est constituée à 40 % de professionnels et à 60 % de particuliers. A chaque transaction, la pièce transite directement du centre VHU au client. De son côté, l’entreprise alsacienne supervise l'ensemble de l'opération, de la demande client jusqu'à la réception de la pièce de réemploi.
Une garantie de deux ans
Pour attirer et mettre en confiance une clientèle pas toujours convaincue par les produits de seconde vie, LPAO a également fait le choix de proposer une garantie de deux ans pour chacune de ses pièces. "Si le délai légal en France pour garantir une pièce d’occasion est de 12 mois, LPAO n’hésite pas à aller plus loin et garantir deux ans. Depuis presque six ans, nous pratiquons la pièce d’occasion et nous avons confiance en son utilisation autant qu’en nos fournisseurs", soutient Thomas Pinck.
A cette fin, La Pièce Aut’Occasion s’assure dans un premier temps de la qualité des stocks des centres VHU. Des commandes mystères lui permettent d’en analyser l’état sur un panel de pièces de réemploi différentes.
La place de marché n’hésite pas non plus à commander des épaves complètes avec pour objectif de se former à démonter et discerner les pièces réutilisables.
Des pièces au meilleur prix
Outre la qualité de ses produits, la jeune entreprise alsacienne mise aussi sur des prix attractifs. Avec des pièces proposées au moins 50 % moins chères que le neuf. "Les automobilistes ne choisissent pas de tomber en panne, nous avons voulu leur montrer que la pièce de réemploi est plus accessible, qu’elle est un véritable atout", explique le fondateur de LPAO.
En commercialisant des pièces plus rares et compliquées à vendre pour les centres VHU, LPAO fait jouer les remises et se rémunère sur cette différence de prix. L’entreprise inclut également les frais de livraison et propose le paiement en plusieurs fois afin de permettre aux clients de ménager leur pouvoir d’achat. Le tout avec une livraison allant jusqu'à un jour ouvré minimum.
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LPAO veut s'affirmer en tant que centre VHU
Si son modèle se concentre aujourd'hui sur l'intermédiation, La Pièce Aut'Occasion bénéficie toutefois du statut administratif de centre VHU. Malgré sa faible surface, le site localisé donc à Hoerdt accueille quelques épaves. "Nous devons être la plus petite casse automobile de France !", ironise le dirigeant.
A terme, l'entreprise n'exclut donc pas déménager dans un lieu propice à la réception d’un volume plus important de véhicules en fin de vie.
Parmi ses autres projets, LPAO envisage la création d'un nouveau logiciel permettant de faciliter la recherche de pièces de réemploi et la création de devis pour les réparateurs. Objectif : aider les professionnels à toujours mieux valoriser la pièce de réemploi.