Marelli, de nouveau au bord du gouffre ?

Selon une information de nos confrères d'Automotive News, le fournisseur automobile Marelli, détenu par le fonds d’investissement KKR, envisage une nouvelle procédure de restructuration de sa dette, cette fois-ci aux États-Unis. Une étape potentiellement cruciale dans le sauvetage de l’un des plus grands équipementiers mondiaux.
Issu de la fusion entre l’italien Magneti Marelli et le japonais Calsonic Kansei en 2019, Marelli a vu le jour grâce à un montage financier ambitieux orchestré par KKR, basé sur une dette dépassant les huit milliards de dollars. Ce LBO à effet de levier massif a laissé l’entreprise très exposée face aux chocs économiques successifs.
Une première restructuration en 2022
Durement frappé par la crise de la Covid‑19, puis par la pénurie de composants et la montée en puissance des véhicules électriques, Marelli a dû faire face à une chute de la demande et à des coûts d’adaptation élevés. Une première restructuration a eu lieu en 2022 au Japon, où un plan a permis de réduire la dette d’environ 40 %, tout en injectant de nouveaux capitaux.
Malgré un retour à la rentabilité à partir de fin 2022, l’entreprise reste lourdement endettée — environ 4,2 milliards de dollars. Aujourd’hui, elle envisage une possible procédure de type "chapter 11" aux États-Unis, un mécanisme de protection permettant de geler les poursuites des créanciers le temps de trouver un accord.
Nissan, Stellantis ou Honda pourraient être touchés
Marelli est actuellement en discussions avec un groupe d’investisseurs détenant près de 50 % de sa dette. Certains prêteurs, notamment les banques japonaises, se montrent réticents à accepter un nouveau plan de restructuration sans garanties solides. KKR explore plusieurs scénarios : injection de capital, cession d’actifs ou fusion partielle.
L’avenir de Marelli concerne directement plusieurs grands constructeurs automobiles, dont Nissan, Stellantis ou Honda, qui dépendent de ses technologies en électronique, éclairage ou motorisation. Un défaut de paiement ou une instabilité prolongée aurait des répercussions sur l’ensemble de la chaîne d’approvisionnement.